Une troisième dose de vaccin anti-covid pour tous : un accord de principe trouvé, mais dans la pratique, ce n'est pas pour tout de suite

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Par Adeline Louvigny, avec Carl Defoy

Les ministres de la Santé se sont réunis ce mardi en Comité interministériel afin de décider de la stratégie du pays quant aux "boosts" vaccinaux, soit une dose supplémentaire de vaccin afin de relancer l'immunité face au coronavirus, qui diminue avec le temps (pour tous les vaccins sur le marché).

Un accord de principe a été trouvé : toute la population belge pourra bénéficier d'une dose de boost (troisième ou seconde dose, selon les vaccins). Il reste à savoir quand cette campagne sera lancée, et ce ne sera certainement pas avant les prochains mois, soit pas avant 2022.

"Ce sont des doses de rappel, qui permettent de booster l'immunité, pour l'instant on n'a aucune indication s'il était utile d'avoir une quatrième dose. Par contre on suit les informations venant d'Israël, qui a commencé à vacciner en troisième dose sa population adulte" explique Christie Morreale.


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Planification et modalités à déterminer

La planification et les modalités de cette campagne de dose de "boost" seront discutées lors d'une prochaine conférence interministérielle (CIM) Santé prévue le 27 novembre prochain, et après réception d'un avis étayé sollicité par les ministres auprès du conseil supérieur de la santé (CSS). "Nous avons demandé au CSS de se réunir dans les 10-15 jours pour réponse à ces questions : qui ? qui sera prioritaire ? quand ? Nous devons pouvoir planifier cela et aussi analyser les impacts de cette dose sur le Covid Safe Ticket" précise la ministre wallonne Christie Morreale.

"On va valider des choix en fonction de ce que diront nos scientifiques, du Conseil supérieur de la Santé et de la Task force vaccination. Et sur base de ça, on validera la planification pour que chaque Belge puisse savoir quand, courant 2022, ils pourront recevoir une troisième dose". Les lieux où seront réalisés cette vaccination restent aussi encore à déterminer. "On peut imaginer que durant le premier trimestre 2022, ça se fera dans les centres de vaccination, vu c'est une dose qui est nécessaire, mais ces modalités-là doivent encore être définies."

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Pas toute la population d'un coup : "Ni trop tôt, ni trop tard"

"Ce qu'on a demandé au Conseil supérieur de la Santé, c'est d'avoir des informations scientifiques, pour pouvoir prioriser : ce ne sera pas l'ensemble de la population d'un coup. On essaye vraiment de ne pas donner une dose qui n'est pas utile avant que l'immunité ne diminue. Il y a un minimum de temps à respecter, on ne veut pas la donner trop tôt, ni trop tard" développe la ministre wallonne de la Santé. "Ce sont pour l'instant les vaccins à ARN, Pfizer ou Moderna, qui sont injectés automatiquement en dose de rappel, peut importe le vaccin qu'on ait reçu en première ou deuxième dose."

Cette troisième dose va-t-elle entrer en compte dans la délivrance du feu vert du pass sanitaire ? "On espère pouvoir répondre à cette question d'ici la fin du mois, mais on souhaite une harmonisation européenne sur la question."

L'immunité Johnson&Johnson diminue plus vite

Dans un tweet, Wouter Beke, ministre flamand de la Santé, précise que des moyens seront déjà déployés pour une deuxième dose du vaccin Johnson&Johnson (Janssen), sous forme d'une dose de vaccin à ARN (Pfizer ou Moderna) suite à une recommandation du Conseil supérieur de la Santé ce lundi.

"Actuellement, toutes les personnes vaccinées de plus de 65 ans et les professionnels de la santé sont invités à recevoir un vaccin "boost". À partir de la mi-décembre, les personnes ayant reçu le vaccin de Janssen seront également invitées." précise le communiqué de la CIM.

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Une étude réalisée aux États-Unis sur 700.000 personnes a récemment montré que la protection offerte par une dose du vaccin Johnson&Johnson diminue significativement avec le temps : une dose de "boost" a donc été considérée comme nécessaire par le CSS pour protéger les populations les plus fragiles, tout particulièrement les seniors.

"Les vaccins AstraZeneca et Johnson et Johnson (...) sont basés sur la même technologie, à vecteur adéno-viral, et induisent globalement une protection d’anticorps inférieure à celle des vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna). Mais ils ont par contre l’avantage d’assurer, lorsqu’ils ont été donnés avec deux doses, une protection un peu plus prolongée que les vaccins à ARN" expliquait le professeur d’immunologie Michel Goldman, lors de l’annonce des recommandations du CSS.

Si dans un premier temps, une dose unique a été considérée comme suffisante pour Johnson&Johnson, c'est pour "éviter des formes graves durant les quelques mois qui suivent la vaccination" rappelle le professeur de l'ULB.

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Actuellement, la Belgique vit une quatrième vague dans cette épidémie de coronavirus qui a début au printemps 2020. Le nombre de contaminations et d'hospitalisations augmente significativement depuis la mi-octobre, et l'on constate depuis plusieurs jours un ralentissement dans la croissance des contaminations. Les hôpitaux sont passés en phase 1A fin octobre, c'est-à-dire que 25% de la capacité des soins intensifs doit être dédiées aux patients covid.

"Les modèles prospectifs montrent que le pic de cette quatrième vague n'a pas encore été atteint et qu'il atteindra probablement son niveau le plus élevé durant la deuxième quinzaine de novembre. La hauteur de la quatrième vague et sa durée sont à l’heure actuelle incertaines" indique le communiqué de la CIM.

Vaccin: troisième dose pour tous (JT 10/11/2021)

3e dose et boost Johnson et Johnson

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