L’actuelle coalition fédérale avait jeté quelques " miettes " communautaires au CD&V au moment d’embarquer dans cette association inédite de sept partis.
Puisqu’aucune réforme de l’état n’était possible sous cette législature, on allait s’occuper à préparer la suivante (la septième !), sans aucune garantie qu’elle puisse avoir lieu. Mais la politique ne vit-elle pas de promesses ?
Implication citoyenne
La crise Covid en fournissait alors l’illustration : les enchevêtrements de compétences demeurent hermétiques et sclérosants, mais surtout le citoyen ne s’y retrouve pas et n’a jamais participé à la réforme de ces institutions.
Il fut donc décidé de l’associer, via une vaste enquête tout d’abord et en lançant ensuite des panels citoyens, qui viendraient débattre avec les " professionnels " au Parlement.
Le gouvernement a déjà dépensé près de deux millions € pour une enquête par internet à laquelle ont répondu 19.000 citoyens (il y avait en 2019, lors du dernier scrutin, 8,167709 millions d’électeurs inscrits). L’enquête n’a pas valeur de sondage mais des universitaires vont devoir traiter des réponses qui recommandent aussi bien la scission totale de la Belgique que la fin du fédéralisme. L’avant-projet de loi a été déposé : bientôt, on tirera au sort des citoyens pour venir discuter de tout cela avec des députés.
La crainte des partis
On a pu le ressentir ce jeudi à la Chambre : N-VA et Vlaams Belang semblent les plus frileux à l’égard de cette démarche citoyenne, qui a certes beaucoup de limites. Mais, pendant longtemps, les cercles nationalistes ont confisqué l’opinion publique et craignent de perdre leur mainmise sur ce débat, qui les fait vivre depuis plus de 50 ans.
Mais tous se retrouvent également au pied du mur. Tous conviennent qu’il faut faire " quelque chose " mais impossible de déterminer ce " quelque chose " tant les partis restent frileux, divisés entre eux et en leur sein.
Autant dire, qu’une quelconque majorité des 2/3 indispensables à la moindre avancée devient, dans ces circonstances, impossible à atteindre, condamnant la Belgique à continuer à vivre institutionnellement ankylosé.
Qui plus est, face à la Flandre, le petit monde politique francophone se chamaille, incapable de se mettre simplement autour d’une table pour envisager l’avenir, y compris entre institutions du sud du pays.
La situation budgétaire gravissime de la Wallonie, de la Région de Bruxelles-Capitale ou de la Fédération W-B, devrait pourtant inciter à agir, à se mobiliser.
Le pays bloqué.