Une personne sur 10 est fortement impactée psychologiquement par l'urgence climatique et souffre d'éco-anxiété, montre lundi une étude menée dans huit pays d'Europe - dont la Belgique - et d'Afrique par des scientifiques de l'UCLouvain.
Femmes et jeunes d'avantage impactés
Environ 12% des 2080 personnes ayant participé à l'enquête ligne ont répondu faire l'expérience fréquente de l'éco-anxiété, avec des troubles tels que des inquiétudes, des pleurs ou des difficultés à trouver le sommeil. Les femmes et les personnes les plus jeunes (- de 40 ans) sont davantage impactées, pointent les scientifiques. Aucun lien avec le niveau d'éducation et aucune différence entre les pays d'Europe et d'Afrique n'ont été observés.
L'éco-anxiété s'observe même chez les personnes qui n'ont pas personnellement fait l'expérience d'un impact direct du changement climatique.
Elle génère d'un côté des peurs mais peut être associée positivement à la mise en place de comportements éco-responsables, relève encore l'étude. Une réaction positive à l'éco-anxiété se remarque davantage chez les personnes présentant des niveaux de stress plus faibles.
"Une anxiété trop intense coupe les capacités d'action"
A contrario, cette association est significativement plus faible chez les personnes rapportant des niveaux élevés d'éco-anxiété. "Donc, lorsque l'éco-anxiété est trop intense, elle coupe toutes capacités d'action", soulignent les scientifiques.
Bien que ces différentes observations doivent être confirmées par des recherches ultérieures, l'étude de l'UCLouvain démontre que l'éco-anxiété entrave le bien-être d'une proportion importante de personnes et qu'elle constitue une menace pour l'adaptation comportementale au changement climatique.