Une personne meurt de faim toutes les 48 secondes en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, où une grave sécheresse sévit à l'heure actuelle, selon les estimations présentées par Oxfam et Save the Children dans un rapport publié mercredi.
Le nombre de personnes en situation de faim extrême dans ces trois pays a plus que doublé depuis l'année dernière, passant de plus de 10 millions à plus de 23 millions aujourd'hui, s'alarment les deux organisations humanitaires alors que les fonds recueillis par les appels d'urgence sont largement insuffisants.
"Malgré l'aggravation des signes avant-coureurs, les dirigeants du monde ont réagi lamentablement, de manière trop tardive et trop timorée, laissant des millions de personnes dans une situation de faim catastrophique. La famine est un échec politique", affirme Gabriela Bucher, directrice générale d'Oxfam International.
Pas assez d'investissements
Si les pays riches sont pointés du doigt pour leur inaction politique et leur manque d'ambition, les gouvernements des pays d'Afrique de l'Est ne sont pas épargnés non plus par le rapport. Les gouvernements de la région n'ont en effet pas suffisamment investi dans leurs systèmes agricoles et de protection sociale et ont bien souvent refusé de voir l'ampleur de la crise qui guettait leurs pays, soulignent les ONG.
Par ailleurs, les changements climatiques ont aggravé et prolongé la sécheresse provoquée par La Niña, un phénomène météorologique, dans la Corne de l'Afrique, ce qui a abouti à la pire situation enregistrée depuis les années 1980, poursuit le rapport. A cela s'ajoutent les problèmes économiques causés par la pandémie de Covid-19, la dette abyssale de ces pays et le récent conflit en Ukraine ayant entraîné une flambée des prix des denrées alimentaires qui atteignent désormais des niveaux jamais vus, ajoutent les organisations humanitaires.