Selon Marie Denis, créer une loi qui reconnaisse l’aliénation parentale en tant que délit, comme le demande la pétition, serait donc "dangereux". "Cela n’aidera personne à part les hommes violents. Cela ne protégera pas les victimes majoritaires de violences : les femmes et les enfants. Il serait plus intéressant de se pencher sur le contrôle coercitif par exemple, qui ne jouera pas contre la victime et qui permettra de distinguer ce qui relève du conflit et ce qui est de la violence."
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Même son de cloche de la part du GREVIO - le groupe d'expert·es chargées de veiller à l'application de la Convention d'Istanbul, (une convention du Conseil de l’Europe ratifiée par la Belgique en 2016) – qui évoque dans son rapport d'évaluation "la notion problématique de syndrome d’aliénation parentale" et recommande de "faire connaître aux professionnels et professionnelles concernés l’infondé scientifique du "syndrome d’aliénation parentale", ainsi que sensibiliser l’opinion publique à ce sujet."
Alors même que cette pétition est postée sur le site de la Chambre, le Plan d’action national contre les violences faites aux femmes (PAN) demande de "faire connaître aux acteurs concernés l’absence de fondement scientifique de la notion de "syndrome d’aliénation parentale" lors des situations de séparation où se présentent des violences entre partenaires".
Le Plan d’action national recommande aussi la "poursuite des recherches sur l’usage devant les cours et tribunaux du concept d’aliénation parentale et son lien avec la violence entre (ex-)partenaires, conformément aux recommandations formulées par le GREVIO." C’est précisément à cela que travaille désormais Marie Denis au sein de l’association Solidarité Femmes : elle participe à une recherche internationale rassemblant une vingtaine de chercheurs et chercheuses qui étudient la manière dont les tribunaux mobilisent ce concept et quantifient le nombre de femmes victimes de violences qui sont accusées, en réaction, d’être violentes.
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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.