À quoi tient le succès ? Véritable obsession pour de nombreuses starlettes et autres personnalités publiques de la planète, la question a encore pris de l'ampleur à l'heure du narcissisme commercialisé en masse sur Insta ou TikTok. Au taquet depuis 2010, Little Simz est, elle aussi, en droit de s'interroger. Adoubée par Kendrick Lamar, remarquée chez Gorillaz, l'artiste déploie son accent cockney sur des sons piochés aux quatre coins de Londres. Grime, R&B, UK bass et rap old school s’agitent ainsi au cœur d'une musique moderne et sans complexe. Loin des bandes pré-enregistrées et autres plans trafiqués à l’Auto-Tune, l’Anglaise donne de la voix. Rentre-dedans et haut perché, son flow radical et bagarreur défend avec ferveur l’honneur du hip-hop britannique. Malgré sa fougue, son engagement et une nomination au Mercury Prize, le nom de Little Simz n'est pourtant pas le plus bankable de la planète rap. Loin de là. Alors qu'elle vient de sortir son quatrième album, la chanteuse se penche sur son cas avec ce qu'il faut d'arrogance et d'autodérision. Planté au milieu du disque, le morceau "Standing Ovation" réclame d’ailleurs – et à raison - quelques applaudissements (supplémentaires).