Face à ces constats alarmants, une start-up new-yorkaise a décidé d'envisager l'avenir non pas en supprimant l'huile de palme mais en imaginant une nouvelle formule qui soit totalement inoffensive pour l'environnement et la biodiversité. Vous connaissez la viande sans viande, eh bien désormais, il y a l'huile de palme sans huile de palme. Depuis 2018, l'entreprise au nom très scientifique c16 Biosciences développe un processus de fermentation à base de déchets alimentaires pour produire une alternative à l'huile de palme. C'est une sélection précise d'une souche de levure qui permet d'entraîner le processus et d'obtenir une sorte d'huile de palme de synthèse.
En 2020, cette société innovante créée par une ancienne élève de Harvard de la filière commerce, un ingénieur en biologie et un docteur en sciences physiques ne produisait chaque semaine que dix kilos de sa "fausse" huile de palme, contenant autant d'acides gras que son modèle. C'était sans compter sur la notoriété (et la fortune) de Bill Gates, dont la fondation a investi vingt millions de dollars pour soutenir le projet.
Et cela marche : c16 Biosciences a annoncé la commercialisation de son "huile de palme sans huile de palme" pour le début de l'année prochaine.
L'entreprise spécialisée dans le développement d'huiles et de matières grasses a pu s'engager dans un tel objectif après avoir atteint une production industrielle évaluée à 50.000 litres de son "palmless". Son utilisation est imaginée dans tout un tas de produits, de l'alimentaire jusqu'aux produits ménagers mais la start-up a l'intention d'en faire usage d'abord dans les produits de beauté. Rien d'étonnant si l'aventure commerciale démarre dans ce rayon : d'après le WWF américain, on trouve aussi de l'huile de palme dans les rouges à lèvres et les savons, pour ne citer que quelques exemples.