Plusieurs centaines de personnes étaient présentes devant le Palais de Justice de Bruxelles, place Poelaert, sous la bannière du mouvement '#Solidarity is not a crime !', en soutien des 12 personnes accusées de trafic d'être humain, dont le procès s'ouvrait ce mercredi matin. Les manifestants ont accueilli les hébergeurs avec une haie d'honneur et en musique. Un salon avec une porte a été installé devant le Palais de Justice pour symboliser l'hébergement solidaire des migrants.
Les manifestants entendent dénoncer la "criminalisation des migrants et de la solidarité envers les migrant.e.s et les exilé.e.s". Parmi les inculpés, Anouk van Gestel, rédactrice en chef de Marie Claire Belgique, ne cache pas son émotion : "Le soutien fait chaud au cœur, dit-elle. À mes yeux, cela donne l'impression que l'opinion est plutôt favorable à notre cause. Être là à 7h45 en pleine semaine, ce n'est pas très courant !"
Rien qui dit que j'ai fait quelque chose d'illégal
Accusée d'avoir participé à une association de malfaiteurs en hébergeant un jeune Soudanais qui voulait atteindre la Grande-Bretagne, Anouk van Gestel trouve "infâmant" ce qu'on lui reproche. "Ça ne rend pas la Belgique très grande", regrette-t-elle. Porte-parole "malgré elle", selon ses mots, d'une cause qu'elle "valide" pourtant, elle reste confiante sur l'issue du procès : "Il n'y a rien qui dit que j'ai fait quelque chose d'illégal". Anouk van Gestel estime avoir agi sans être rémunérée, et donc ne pas tomber sous le coup de l'article 77 sur l'hébergement des migrants.
"Moha", le jeune Soudanais de 17 ans hébergé par Anouk Van Gestel était également présent. "Anouk est une femme exceptionnelle, affirme-t-il. C'est elle qui m'a lancé dans la vie. Je ne la remercierai jamais assez, alors je suis venu montrer ma solidarité."