Le Tour d'Espagne s'est terminé dimanche soir sur une victoire finale de Sepp Kuss. Durant trois semaines, la Vuelta n'a pas manqué d'images marquantes. Retour sur les plus importantes d'entre elles.
Un contre-la-montre dans le noir
Remco Evenepoel, furieux : "Il faisait noir, on ne voyait pas à un mètre... c'était hyper dangereux et ridicule !"
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Pour démarrer cette Vuelta, l’organisation a décidé de démarrer par un contre-la-montre dans les rues de Barcelone qui a tourné à la mascarade. Entre la pluie qui a causé de nombreuses chutes et le noir qui a énormément handicapé les dernières équipes en lice, l’équité n’a pas été très présente dans la première étape, bien au contraire. "C’était dangereux, on ne voyait pas à un mètre. C’était hyper dangereux et ridicule !", expliquait Remco Evenepoel, furieux, après l’étape. Pour le coup, difficile de lui donner tord.
Une grève négociée en haut lieu
Au lendemain d’une première étape improbable, la seconde n’a pas été exempte de polémiques alors que de fortes pluies étaient attendues. Au départ, l’organisation avait accepté de geler les temps au sommet de la côte de Montjuic malgré les demandes des coureurs de le faire bien avant, au début du circuit dans Barcelone. Alors qu’Evenepoel parlait d’une "décision stupide" et d’un "manque de respect" pour le peloton, Vingegaard et Mas ont discuté avant la course évoquant même la possibilité de ne pas prendre le départ pour faire pression. Un coup de pression qui a finalement été utile puisque les temps ont été gelés à 9 km de la ligne.
Les commissaires aux fraises
Dans cette étape qui a failli ne pas avoir lieu, la direction de course avait décidé de garder les bonifications au sommet de la dernière ascension mais a dû avoir recours aux images captées par certains spectateurs pour déterminer qui devait en bénéficier. Le gel des temps à 9 km de l’arrivée a rendu le classement général encore plus difficile à déterminer, empêchant la divulgation du classement général dans un temps réduit.
Une chute… après l’arrivée
Le visage en sang : les images de la chute de Remco Evenepoel juste après la ligne
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Alors qu’Evenepoel venait de remporter la 3e étape devant tous ses rivaux, il a ensuite été victime d’une grosse chute juste après l’arrivée, en percutant une assistante. Le visage en sang, le champion de Belgique a directement rassuré en expliquant qu’il n’y avait "rien de grave" mais cela aurait pu bien plus mal tourner. Heureusement pour lui, heureusement pour l’organisation qui ne s’est décidément pas fait une bonne pub en début de course.
Un sprint pour la victoire sans le savoir
Remco Evenepoel ne pensait pas sprinter pour la victoire : "Je pensais qu'il y avait quelqu'un devant"
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La huitième étape aurait pu être celle de la deuxième victoire de Remco Evenepoel, il n’en a rien été. La faute, notamment, à un manque de communication au sein de l’équipe. Au moment de sprinter avec les autres favoris, le champion de Belgique ne savait tout simplement pas qu’ils se disputaient la victoire. "Je ne savais pas qu’on roulait pour la victoire d’étape. C’est frustrant. Je pensais qu’il y avait encore quelqu’un devant. C’est pour ça que je n’ai pas pleinement lancé mon sprint", expliquait, non sans frustration, le principal intéressé après la course.
Une arrivée gelée, les favoris au ralenti
9e étape : Carthagène > Caravaca de la Cruz : Victoire de Lennard Kämna
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Le lendemain, la boue a rendu le final de la 9e étape complètement improbable, le revêtement était devenu glissant, forçant l’organisation à geler les temps à deux kilomètres de l’arrivée même si la route était bien plus praticable au moment du passage des coureurs. Un peu à l’image de la 2e étape, les temps ont donc été pris à un moment imprévu par les commissaires. Les temps n’ont d’ailleurs pas été bien établis au départ puisqu’ils ont été corrigés de longues minutes après la première annonce. Comble du ridicule, la ligne n’était pas vraiment visible sur les images, ce qui rendait la course assez illisible alors que les favoris se sont arrêtés après avoir franchi cette fameuse ligne, donnant des images invraisemblables où ils ont rejoint l’arrivée au petit trot.
Un soigneur dégagé par l’organisation
La chute d’Evenepoel après la ligne d’arrivée a montré que le positionnement des différentes personnes des équipes et de l’organisation avait une grande importance. Sur la 11e étape, un soigneur de l’équipe Cofidis s’est retrouvé à une place qui n’était pas la sienne, exultant après la victoire de Jesus Herrada. Face à la situation, la sécurité n’a pas hésité avant de l’emmener avec la force.
La défaillance inattendue
Coup de théâtre sur la Vuelta, Remco Evenepoel est lâché dès les premières pentes de l'étape reine
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La première très grosse étape de montagne promettait avec trois grands cols et une arrivée jugée au sommet du Tourmalet. Dans la première ascension, l’Aubisque, Evenepoel a été lâché. Assez rapidement, la décision a été prise de ne pas aller à fond jusqu’au bout. Finalement, le champion de Belgique a concédé 27 minutes, disant adieu à ses rêves de victoire et de podium. "Je ne l’explique pas. Les images étaient claires ce n’était pas ma journée. J’avais les jambes lourdes et je transpirais beaucoup. C’était très dur, j’ai beaucoup pleuré", expliquait-il le lendemain.
La revanche, les larmes et les pois
14e étape : Sauveterre-de-Béarn > Larra-Belagua : Victoire de Remco Evenepoel
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Émotion intense pour Remco Evenepoel, qui célèbre sa victoire en larmes
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Après la désillusion du Tourmalet, Evenepoel a pensé à arrêter mais a décidé de continuer à se battre en champion. Dès le lendemain, il a réalisé une performance hors-norme pour s’imposer dans une étape très difficile durant lesquels ses insatiables relais ont fait très mal même à Romain Bardet qui l’accompagnait à l’avant. À l’arrivée, le champion de Belgique a fondu en larmes, touché par son retour en grâce après 24 heures très intenses durant lesquelles il est passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Finalement, le tenant du titre a remporté une étape supplémentaire et s’est confortablement emparé du maillot à pois qu’il a remporté avec une facilité presque déconcertante. Régulièrement à l’avant, il a décroché le titre de combatif à quatre reprises lui permettant d’être désigné super combatif de la Vuelta. Dans un rôle différent de d’habitude, Evenepoel a excellé, faisait peur à tous ses compagnons d’échappée quand il était devant et n’a jamais compté ses coups de pédale lorsqu’une victoire d’étape était possible.
Trois Jumbo-Visma sur le podium
Trois coureurs d’une même équipe sur le podium à l’arrivée. Cet exploit n’avait plus été réalisé sur les routes espagnoles depuis l’équipe Kas-Kaskol en 1966. Assez peu inquiétée par la concurrence après la mise en retrait d’Evenepoel, Jumbo-Visma a mis du temps avant de définir un plan clair. Si Kuss, Vingegaard et Roglic avaient globalement carte blanche, la décision a finalement été prise de faire gagner l’Américain, en guise de remerciement pour ses bons et loyaux services. Une décision qui semble faire sens malgré la frustration de Roglic et qui montre à quel point la concurrence a été totalement à la rue face à l’armada néerlandaise qui a eu un luxe inédit en choisissant presque l’ordre de ses coureurs sur le podium.