Chez les Engel on produit du vin de père en fils et peu importe que leur Alsace natale se soit alternativement retrouvée française ou allemande comme c’est le cas en cette année 1940. Pour les membres de la famille comme pour tous les Alsaciens, on fait avec les changements de régime et – selon qu’on soit né allemand ou français, son cœur penche pour l’un ou l’autre camp… Toutefois entre les restrictions, la destruction des antiques barils de Riesling et les arrestations, la tension monte entre la population et les nazis. Une tension qui se marque à l’intérieur même des familles…
Début d’une saga familiale pour le duo Piatzszek et Espé qui nous avait déjà proposés le très joli " L’île des justes " qui racontait le courage des résistants corses. Changement de décor donc mais retour à la guerre et à la résistance ici sur un fond de rivalité familiale. Bon, ça à l’air très classique, mais comme c’est traité avec un vrai talent de raconteur par le scénariste, on se laisse prendre avec plaisir dans ce récit qui mêle famille, sentiment patriotique et collaboration. Il ne devait pas être facile pour les Alsaciens de l’époque de savoir où était le " bon " camp, eux qui, au gré de l’Histoire avaient été ballottés entre la France et l’Allemagne. Quelques mois après la sortie du formidable " Voyage de Marcel Grob " de Goethals et Collin, les auteurs nous offrent donc un nouveau et fort intéressant point de vue sur le rapport à la guerre des habitants de cette région.
TITRE : Une famille en guerre
AUTEURS : Espé (D) et Piatzszek (S)
EDITEUR : Glénat
Cotation Mon Petit Neuvième : 3,5 / 5
Denis MARC