Le grime ("crasse" en anglais, prononcez "graïm") est un style musical bien britannique, même s’il est resté longtemps méconnu en France. Le musée de Londres revient sur les origines de ce genre mêlant garage, hip-hop et drum and bass à travers une grande rétrospective.
Les origines du grime remontent aux débuts des années 2000, mais il a fallu attendre deux décennies pour que ce genre se fasse connaître en France. Pourtant, au Royaume-Uni, ce style musical aux multiples influences est inséparable du destin du pays.
L’exposition "Grime Stories : From the Corner to the Mainstream" raconte l’histoire du grime, de la scène underground de l’est de Londres jusqu’au sommet des charts. Elle a été co-curatée par Roony "RiskyRoadz" Keefe, l’un des premiers vidéastes à avoir documenté l’émergence du grime.
Pour lui, ce genre est essentiel à la culture londonienne. "En deux décennies, il a donné tant de choses en retour, non seulement à la ville, mais aussi à un public international", a-t-il déclaré.
L’influence du grime a changé la musique à jamais.
Si les artistes du grime comme Stormzy et Little Simz se produisent désormais sur les scènes des festivals mondiaux, cela n’a pas toujours été le cas. Les pionniers du genre évoluaient dans les quartiers défavorisés de l’East London, avant qu’ils ne se gentrifient sous l’impulsion du New Labour. Le sous-courant musical qu’ils ont créé s’est fait l’écho de cette politique urbaine et des conséquences qu’elle a eues sur les masses populaires.