Une expérience menée au Centre européen de recherche nucléaire (CERN) bouscule le modèle standard de la physique des particules, qui décrit le fonctionnement de notre Univers dans l'infiniment petit, a annoncé l'organisation mardi dans un communiqué.
L'expérience LHCb étudie un type de particule appelée méson B. Elle détecte sa désintégration dans le LHC, le plus puissant accélérateur de particules au monde, qui sonde les propriétés de la matière en faisant se heurter des faisceaux de protons - les particules au cœur de l'atome - à des vitesses proches de la lumière.
Des particules encore jamais vues
Ces collisions émettent des particules exotiques, dont les mésons B. Ayant une durée de vie très courte, ils se désintègrent en trois types de particules élémentaires, dont les électrons et les muons. Le modèle standard de la physique des particules a entre autres principes que ces désintégrations de mésons B surviennent avec la même probabilité. Mais les observations de l'expérience LHCb divergent, avec un plus grand nombre de désintégrations en électrons qu'en muons, en "violation" du principe du modèle standard.
Cap sur la nouvelle physique pour le plus grand accélérateur de particules au monde
"La seule possibilité pour que ces désintégrations surviennent à des rythmes différents serait que des particules encore jamais vues soient impliquées dans cette désintégration et jouent contre les muons", ont écrit les scientifiques de l'expérience LHCb, sur le site de The Conversation, en commentant leur étude.
Si cette violation "devait être confirmée, cela impliquerait un nouveau processus physique, comme l'existence de nouvelles particules ou interactions fondamentales" entre les particules élémentaires, a dit le professeur Chris Parker, de l'Université de Manchester, et porte-parole de l'expérience LHCb, au CERN, sur le site de l'organisation.