Une enquête dévoile l'existence d'une "prime à la nudité" sur le réseau social Instagram

Une enquête dévoile l'existence d'une "prime à la nudité" sur le réseau social Instagram

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Par Olivier Arendt

L’enquête a été publiée ce lundi 15 juin sur le site de Mediapart et révèle au grand jour les dessous du fonctionnement de l’algorithme du réseau social Instagram qui appartient à Facebook. Le réseau social basé sur l’échange de photos et de vidéos connaît un succès incroyable, il est le deuxième réseau social en Europe derrière Facebook, mais surtout auprès des jeunes. Chez les 18 à 24 ans, on considère que 100% de la population de l’union européenne a installé l’application.


►►► Lire aussi : Sur Instagram, les "likes" disparaissent, la pression sociale reste


L’enquête fouillée de Nicolas Kayser-Bril et Judith Duportail, autrice de "L’Amour sous algorithme". Un livre où elle dévoilait déjà les dessous de l’application Tinder.

Publié ce lundi 15 juin dans Mediapart, "cet article a été rendu possible grâce à l’analyse d’un brevet déposé en 2015 par deux ingénieurs de Facebook, l’entreprise détenant Instagram”. On y découvre les coulisses de l’algorithme d’Instagram, une sélection en interne de critères selon lesquels le réseau social décide que les photos des utilisateurs seront oui ou non mises en avant auprès des utilisateurs.

"Le processus commence dès lors qu’un document est posté. Celui-ci est analysé par la plateforme et reçoit ensuite un score d’engagement qui correspond à la probabilité que tous les utilisateurs ont d’interagir avec un objet multimédia donné”, apprend-on dans cette enquête.

L’enquête a été soutenue par l’European Data Journalism Network et Algorithm Watch qui expliquent comment ils ont procédé "pour comprendre quelles images Instagram a privilégiées, le Réseau européen de journalisme de données et AlgorithmWatch ont demandé à 26 volontaires d’installer un module complémentaire de navigateur et de suivre une sélection de créateurs de contenu professionnels. Nous avons sélectionné 37 professionnels de 12 pays (dont 14 hommes) qui utilisent Instagram pour faire de la publicité pour des marques ou pour acquérir de nouveaux clients pour leurs entreprises, principalement dans les secteurs de l’alimentation, des voyages, du fitness, de la mode ou de la beauté".

Résultats interpellant

"Les messages contenant des photos de femmes en sous-vêtements ou en bikini étaient 54% plus susceptibles d’apparaître dans le fil d’actualité de nos bénévoles. Les messages contenant des photos d’hommes torse nu étaient 28% plus susceptibles d’être affichés. En revanche, les messages montrant des photos de nourriture ou de paysage étaient environ 60% moins susceptibles d’être diffusés dans le fil d’actualité" explique l’European Data Journalism Network sur son site web.

On y découvre que même si la nudité complète est interdite sur le réseau social, une prime à la nudité partielle du corps est encouragée par l’algorithme.

Les responsables d’Instagram n’ont pas souhaité répondre aux questions des journalistes et estime "cette enquête imparfaite en raison de l’impossibilité de la mener à grande échelle".

 

L’Amour sous algorithme : l’enquête sur Tinder

L'Amour sous algorithme : l’enquête sur Tinder

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