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Une cidrerie, un pressoir et une distillerie à fruits au pays de Herve, inspirés d’une tradition familiale…

© Aurore Peignois

Par Marion Jaumotte via
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Adeline Constant et Léandre Berger ont ouvert une cidrerie artisanale, un pressoir à fruits et une distillerie il y a trois ans, du côté de Battice. La région est reconnue pour ses fruitiers hautes tiges et le pressage de leurs fruits y est une activité ancestrale.

Après des études de gestion et un tour du monde, le couple décide d’entreprendre un retour aux sources et d’ouvrir leur propre cidrerire-distillerie-pressoir à fruits dans un seul et même lieu, ouvert aux visiteurs et aux particuliers qui ont envie de revaloriser les fruits de leur jardin.

Au départ d’une histoire familiale

Dans la famille d’Adeline, on produit du Péket depuis 6 générations ! "C’est mon arrière-arrière-arrière-grand-mère qui a démarré la distillation de Genièvre en 1890. Le savoir-faire s’est ensuite perdu avec la première guerre mondiale car les Allemands ont confisqué les alambics de la famille et on n’a jamais vraiment redémarré l’activité derrière. A la place on est devenus liquoristes" nous explique Adeline. A l’étranger, loin de leurs familles, de leurs amis et de leurs origines, Adeline et Léandre se rendent compte de l’importance que cet héritage familial représente pour eux et décident de perpétuer les traditions.

Adeline et Léandre profitent de leur séjour à l’étranger pour se former à la distillation. Une fois de retour en terres belges, Léandre continue sa formation au Musée du Genièvre, c’est là qu’il a appris les secrets de Jan Kempeneers et c’est ensuite à Syntra d’Hasselt qu’il a approfondi les aspects théoriques avec Geurt van Rennes. Aujourd’hui, tous les produits qui sortent de la cidrerie et de la distillerie de l’Atelier Constant-Berger adhèrent au Manifeste de la Gnôle Naturelle et c’est une vraie fierté pour ces jeunes entrepreneurs.

© Aurore Peignois

Une fruiticulture durable et vertueuse au cœur du projet

C’est à Battice qu’Adeline et Léandre ont décidé d’établir leur atelier, bien qu’ils ne soient pas originaires du Pays de Herve. "On a atterri là un peu par hasard" nous explique Adeline. "A la base, Léandre s’est surtout formé à la distillation du Genièvre, qui se fait avec des céréales. Une fois qu’il a obtenu toutes les compétences nécessaires, il a rapidement eu envie de distiller d’autres choses comme les fruits et pour nous, c’était important que ces fruits soient issus d’une fruiticulture durable. Quand on a eu l’opportunité de s’implanter du côté de Herve et qu’on s’est renseignés sur la tradition des vergers hautes tiges de la région, on n’a pas hésité une seule seconde."

En quoi la fruiticulture en Hautes Tiges est-elle plus durable que les autres ? Adeline nous explique que dans ce type de vergers, grâce aux hautes tiges des arbres, les animaux peuvent pâturer tranquillement en dessous des fruitiers : "Dans ces prairies on crée des écosystèmes qui permettent de ne pas traiter les arbres ni les fruits. Sur une même parcelle on peut donc faire de la viande, du lait et des fruits de manière vertueuse. C’est vraiment important pour nous car la culture des fruits en conventionnelle est l’une des plus utilisatrices de pesticides et produits phytosanitaires."

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50 tonnes de fruits issus des jardins des particuliers

Si à l’origine, le projet d’Adeline et de Léandre était de distiller leur alcool, celui-ci s’est vite étendu à la fabrication de cidres et jus de fruits.

Les deux entrepreneurs ont directement voulu impliquer les habitants de la région, en leur proposant des solutions concrètes pour revaloriser les fruits de leur jardin, qui bien souvent, pourrissaient sur les arbres. "Dans le Pays de Herve, il y a pas mal de vergers de ce type-là qui produisent énormément de fruits mais les gens ne trouvaient pas de prix suffisamment intéressants et élevés pour prendre la peine de récolter leurs fruits. Aujourd’hui, une soixantaine de nos fournisseurs sont des particuliers. Leur apport représente une cinquantaine de tonnes de fruits sauvés."

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C’est la saison des cerises !

L’Atelier Constant-Berger travaille ce qu’on appelle "à façon" pour les alcools et les jus. C’est-à-dire, qu’ils aident les particuliers à créer l’alcool ou le jus de leurs rêves. "Pour les jus, les gens apportent leurs fruits et repartent avec leurs jus. Pour l’alcool, les gens amènent un brou déjà fermenté comme de la bière, du cidre ou du vin, et on leur distille dans nos alambics et ils repartent ensuite avec de l’alcool distillé qu’ils doivent mettre en bouteille eux-mêmes" nous explique Adeline Constant.

Et c’est justement la saison des cerises ! Si vous avez des cerisiers généreux et que vous aimez le jus de cerises, vous pouvez compter sur l’atelier pour transformer vos délicieux fruits en jus gourmands ! En dessous de 150 kg, votre récolte sera mélangée à celles d’autres cerisiers. Si vous dépassez les 150 kg de fruits, vous pourrez obtenir votre propre jus de cerises. Plus d’informations sur les tarifs demandés ici. La prochaine presse aura lieu ce vendredi 1er juillet, apportez vos cerises jusqu’à ce jeudi 30 juin entre 9 et 18 heures.

Vedia a consacré un reportage au pressage des cerises qui est réalisé en ce moment à l’Atelier Constant-Berger. Nous vous invitons à le découvrir ici !

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Le cidre, le nouvel alcool "à la mode"

Si le Belge est traditionnellement friand de bières et de vins, il montre de plus en plus d’intérêt pour le cidre. En effet, en plus de le consommer, il se met à le produire depuis quelques années. Les cidreries sont en pleine effervescence en Wallonie et à Bruxelles on trouve même une toute première cidrothèque, la seule et unique du pays !

Se lancer dans la production de cidre, au départ c’était un vrai pari !

"Quand on a commencé à parler de cidre, les gens avaient en tête cette boisson industrielle et très sucrée qui n’est pas forcément agréable à boire. Alors que le cidre que l’on produit, son principal avantage, est qu’il est composé d’anciennes variétés de pommes et de poires dites "à couteaux" qui, à l’origine, n’étaient pas destinées au cidre… Ce sont des variétés avec beaucoup de goût qui donnent un cidre profil "type wallon" qui se distingue vraiment de ce que l’on peut boire en Normandie. C’est vraiment un produit typé et intéressant ! " nous explique Adeline Constant avec beaucoup d’enthousiasme. Le couple a d’ailleurs participé à un salon dédié uniquement au cidre à Caen, au moment de lancer leur cidrerie. "Le cidre est en train de récupérer ses lettres de noblesse. C’est vrai qu’on arrive vraiment au bon moment avec notre produit et on est d’autant plus fiers que ce soit un produit naturel et issu du terroir."

Si vous souhaitez visiter l’atelier, sachez que des visites sont organisées tous les samedis de 17 à 18 heures, dans le cadre des Visites Saveurs du Pays de Herve. La visite dure une heure et comprend la dégustation des produits de l’atelier. Le prix de la visite s’élève à 6€/adulte et 3€/enfant. Vous pouvez également réserver une visite de groupe (minimum 10 personnes) à un autre moment qui vous convient. Réservez par sms ou par téléphone au 0497 84 58 92, avant le vendredi soir ! Plus d’informations ici.

Et si vous souhaitez goûter la Cuvée 2021 de cidre de l’atelier Constant-Berger, rendez-vous vendredi 8 juillet au bar Blaes à Liège.

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