Tout au long du film, Kirill se confie à son ami Noé : il lui confie ses rêves et ses peines, ses envies et ses questionnements sur le futur. "C’est quoi ton plus grand rêve" lui demande le réalisateur : "c’est l’amour mon p’tit Noé" répond Kirill.
Cette belle complicité est sans doute l’une des grandes clés de la réussite de ce film lumineux. L’autre, c’est la personnalité de Kirill qui crève l’écran avec son extraordinaire sens de l’humour et son incroyable expressivité. Impossible de ne pas craquer, par exemple, devant cette scène de feu de camp durant laquelle Kirill, aux anges, savoure ce moment entouré de deux jeunes animatrices qui chantent à tue-tête du Céline Dion. La scène dure près de deux minutes. Il n’y a pas un mot : juste une chanson mythique, des regards et des sourires qui en disent tout. Une véritable scène d’anthologie !
" J’aimerais être un garçon normal, comme Noé quoi " dit Kirill. Mais ce cœur qui lui fait mal et qui l’empêche de vivre son rêve d’amour idéal ne l’empêche pas de garder sa joie de vivre. Bien sûr, on partage la peine de ses amours déçus. Mais on partage surtout le regard doux et tendre du réalisateur sur son ami. A deux, ils ont réussi un film joyeux, pétillant et drôle, tout en légèreté. Et quand on demande à Noé Reutenauer s’il s’agit plus d’un film sur l’amour que sur le handicap ? Voici ce qu’il répond :
Oui c’est avant tout un film sur l’amour. Dans son rapport à l’art, à l’amour, aux autres, et même à la sexualité, Kirill nous tend un miroir. Malgré le handicap est-il si différent de nous ? Je ne crois pas…
Une bosse dans le coeur : c’est un film qui ne fait que du bien et on en a besoin ! Un moment de pur bonheur à côté duquel il ne faut pas passer.
2022 – Hélicotronc – Les Films de la Pépinière – RTBF (Télévision belge) – Unité Documentaire – WIP