Une biotech liégeoise développe un nouveau traitement du cancer du poumon

Un vaccin qui permettrait d’aider au traitement du cancer du poumon

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Par Alain Lechien avec Michel Gassée

La société PDC*Line Pharma, qui est établie à Liège, annonce ce lundi une levée de fonds de 17,5 millions d’euros. Les investisseurs privés vont apporter près de 12 millions d’euros et la Région wallonne un prêt de 5,7 millions d’euros pour cette biotech qui développe un vaccin contre le cancer du poumon, explique Éric Halioua l’administrateur délégué de PDC*Line Pharma : "Il est important de signaler que nous sommes un vaccin thérapeutique. Aujourd’hui, ce que nous faisons, c’est un vaccin pour activer le système immunitaire et pour traiter le cancer qui est présent dans l’organisme, donc non pas pour le prévenir. On appelle ça un vaccin parce que les mécanismes sont similaires à ceux d’un vaccin prophylactique, c’est-à-dire qu’on va stimuler le système immunitaire pour qu’il se défende contre le cancer".

Ces fonds doivent aider à poursuivre les études cliniques sur ce vaccin. "On avait déjà levé 20 millions d’euros en janvier 2020 et 17,5 viennent compléter ces financements-là pour le même objectif, c’est-à-dire de financer l’étude clinique en cours pour mesurer l’innocuité et l’efficacité thérapeutique chez des patients atteints de cancer du poumon à petites cellules. Donc, on a 84 patients qui doivent être enrôlés dans cette étude en France, en Belgique, en Hollande, en Allemagne et bientôt en Pologne. Et cet argent va nous permettre à la fois de financer cette étude clinique, de poursuivre les activités de recherche et développement en cours pour accroître le portefeuille d’activités, et produire les lots de cellules", poursuit Eric Halioua.

"On est aujourd’hui dans une étude clinique de phase 1-2, donc on a commencé les essais chez l’homme, en tout cas pour le cancer du poumon, et on est en train de mesurer l’innocuité et les premiers niveaux d’efficacité thérapeutique. Après, avec des résultats que nous espérons positifs, nous souhaitons mener une deuxième étude de phase 2-3, qui devrait nous permettre d’avoir une autorisation de mise sur le marché, là aussi si les résultats sont positifs", précise-t-il.

Blockbuster

L’espoir d’Éric Halioua est de terminer l’étude en cours avec des résultats positifs, bien sûr, début 2024, puis un an plus tard environ, début de la deuxième étude qui, elle, devrait durer encore deux ou trois ans : "On est parti sur 2028 pour un dépôt de dossier réglementaire pour être accepté, puis plus tard être commercialisé. Maintenant, les choses pourraient aller plus vite avec des résultats exceptionnels, c’est-à-dire si on arrivait à avoir des décroissances de tumeurs exceptionnelles et des taux de survie là aussi exceptionnels".

S’il franchit toutes les étapes, ce produit pourrait même devenir ce qu’on appelle dans le milieu un blockbuster, un traitement qui génère plus d’un milliard de dollars de revenus par an. Le potentiel, il faut le dire, est énorme. Chaque année, près de deux millions de personnes dans le monde meurent du cancer du poumon.

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