La dessinatrice Emma, bien connue pour ses BD sur la charge mentale des femmes, a sorti une nouvelle série de dessins basés sur l'expérience des femmes durant le confinement.
"Il suffira d'une crise", c'est le nom de la nouvelle BD de la dessinatrice Emma. Elle l'a postée fin juillet sur son site et sur son compte Instagram et la dédie à la charge mentale que les femmes ont du assumer durant le confinement. Habituées aux doubles-journées, les femmes ont vu leurs tâches "démultipliées et superposées" durant le confinement: jonglant entre leur télé-travail, l'école aux enfants, le ménage, les courses.
La dessinatrice a publié sa BD en l'accompagnant de ce message: "Pendant le confinement, on m’a souvent demandé mon avis sur l’impact sur les femmes confinées en termes de charge mentale. A ce stade j’avais refusé, car étant, justement, confinées, on communiquait peu, et on n’avait pas encore de statistiques qui permettaient d’avoir un avis (même si, bon, j’avais déjà un peu un avis !) Bref nous avons été déconfinées, des statistiques ont été produites, voilà donc une BD sur le sujet. J’ai fait un focus sur la question du travail domestique des femmes confinées car on en a assez peu parlé. Je suis consciente de ne pas avoir traité tout un tas d’autres aspects nous concernant, comme l’accès à l’IVG, la précarité, les violences conjugales … peut-être dans un autre opus."
Dans sa BD, Emma en profite également pour rappeler que les femmes, en plus de tout le reste, ont en grande partie, assuré les tâches essentielles à notre survie sur le terrain. D'après l'OCDE, les femmes représentent effectivement 90% du personnel de caisse des magasins de ravitaillement, 70% du personnel médical et 67% du personnel d'entretien.
Le titre, "Il suffira d'une crise", a été directement inspiré d'une citation de Simon de Beauvoir: "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." La dessinatrice remplace le terme "crise politique" par "crise sanitaire" et la triste réalité est que les conséquences sont les mêmes. Les dessins et les chiffres repris par Emma font froid dans le dos. Une fois de plus, la dessinatrice arrive à mettre les bons mots et les bonnes illustrations sur des situations révoltantes.
Découvrez l'intégralité de cette BD ci-dessous.