Tour de France

Un Tour de France à faire fuir Remco Evenepoel… et Wout van Aert ?

Remco Evenepoel à gauche de l’image, Rodrigo Beekens à droite

© Belga Image

Italie-France 34-1. Si le parcours du Tour d’Italie, dévoilé il y a dix jours à Milan, ressemblait à un beau carton d’invitation adressé à Remco Evenepoel, celui du Tour de France présenté ce jeudi à Paris n’est pas loin de la cote d’exclusion pour le champion du monde.

Parce qu’il aime le Pays basque dont il connaît les routes pour avoir remporté deux fois la Clasica San Sebastian, je sais que Remco Evenepoel hésite. Hésitait ? J’ai même l’intime conviction qu’avec un autre contre-la-montre, dans la première partie de l’épreuve, comme c’est souvent la tradition, il aurait été très tenté de venir.

On ne peut pas affirmer aujourd’hui que Remco sera absent de la prochaine Grande Boucle. Beaucoup de choses peuvent se passer d’ici-là. Mais, soyons francs, les chances de le voir au départ sont minimes. D’un côté un Giro qui lui offre trois chronos pour un total de plus de 70 kilomètres. De l’autre un Tour qui ne propose qu’un seul contre-la-montre de 22 kilomètres. C’est presque un record.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Remco Evenepoel n’a disputé qu’une seule course en France depuis qu’il est passé professionnel en 2019. Un seul jour de course sur le sol français. Et encore, c’était un chrono. Un des moins bons de sa jeune carrière. Le Grand Prix des Nations le 17 octobre 2021 où il s’était classé cinquième.

Chez les juniors en 2018, Evenepoel fit trois apparitions dans l’Hexagone. Il remporta le Grand Prix des Nations et le Tour du Morbihan, une course à étapes de deux jours. Avant cela, Remco avait terminé Paris-Roubaix… hors des délais. Entre la France et Remco Evenepoel ce n’est donc pas (encore) une grande histoire d’amour.

En revanche, entre l’Italie et le nouveau champion du monde, les liens sont beaucoup plus émotionnels. Evenepoel y a triomphé deux fois. Il aurait aussi pu y perdre la vie.

En 2019, il remporta sa première victoire professionnelle hors de nos frontières, sur la Ionica Race, une course à étape de quatre jours. Si on ne l’a vu que sur Tirreno-Adriatico (sept jours de course) en 2022, il y a passé 22 de ses 46 jours de course (presque la moitié) en 2021. Le Tour d’Italie, une victoire retentissante à la Coppa Bernocchi, des médailles d’argent et de bronze aux championnats d’Europe à Trente, une cinquième place au Tour d’Emilie et une dix-neuvième lors de son grand retour sur le Tour de Lombardie.

Wout van Aert ne cache pas son amour pour l’Italie où il a remporté sa première grande course d’un jour, les Strade Bianche, et son seul monument, Milan-Sanremo. Il n’y a cependant disputé qu’une seule épreuve à étapes, Tirreno Adriatico 2021, où il remporta deux succès et dont il aurait gagné le classement final s’il n’était tombé sur un Tadej Pogacar stratosphérique.

En France, qu’a-t-il encore à prouver ? Il y a gagné tout ce qu’il pouvait/voulait gagner, excepté Paris-Roubaix. Quelle motivation supplémentaire peut lui procurer le Tour de France 2023 ? Il faudra trouver une réponse convaincante à cette interrogation pour voir Wout van Aert à Bilbao, dans un début de Tour… qui lui conviendra à merveille.

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