Vivre Ici

Un subside pour les scieries : une motivation environnementale, mais aussi économique

Installée à Alle-sur-Semois, la scierie Leplang prend en charge l’entièreté du travail du bois de chêne.

© Getty

Installée à Alle-sur-Semois, la scierie Leplang prend en charge l’entièreté du travail du bois de chêne. Depuis l’écorçage de l’arbre jusqu’au produit fini en passant par du mobilier ou du parquet, tout est y est fait. Et la scierie a été sélectionnée pour recevoir un subside de la Wallonie.

À la scierie Leplang, on trouve du mobilier et du parquet fabriqué avec du bois ardennais. Installée depuis plusieurs générations, l’entreprise prend en charge l’entièreté du travail du bois de chêne. Un processus quasi unique en Belgique et une diversité qui s’est imposée petit à petit.

"On se rend compte qu’il y a de la demande. Le menuisier devient de plus en plus poseur par manque de personnel. On fabrique aussi pour les particuliers", explique Bruno Leplang, directeur de la scierie.

>> Voir le reportage complet sur MaTélé

Cette diversification permet à la scierie de survivre. Mais elle a aussi besoin de matière première et le bois se fait rare et cher ces dernières années. "On ne sait pas s’aligner sur les prix puisque les marchands exportent en Chine. On est obligés parfois d’aller chercher des bois très loin pour avoir notre matière première", continue d’expliquer Bruno.

Du coup, pour donner un coup de pouce au développement et la valorisation des bois feuillus, la Wallonie, via l’Office économique du bois, a décidé d’octroyer plus de 3.500.000€ à certaines scieries qui travaillent les essences locales de feuillus.

Un subside pour une motivation environnementale mais aussi économique

Ce subside, la scierie d’Alle-sur-Semois ne sera pas la seule à le recevoir, comme l’explique François Deneufbourg, responsable développement chez l’Office économique wallon du bois.

"Il y a deux grandes raisons. Tout d’abord, on veut poursuivre la cohérence du message politique de la Ministre de l’Environnement Céline Tellier qui est à la base des aides pour la plantation pour les forêts résiliente qui sont plus aptes à résister aux changements climatiques. Les conservateurs de la nature poussent à ce qu’il y ait une plus grande composition de feuillus que de résineux. On a une tendance à aller vers le feuillu pour des raisons climatiques et environnementales. La deuxième chose, c’est que la forêt résineuse à subit pas mal de soucis avec des maladies. Le bon sens veut qu’on ne mette donc pas tous ses œufs dans le même panier."

Ce subside permettra donc de préparer les travailleurs locaux à la transformation de cette nouvelle matière première que sont les feuillus. Et donc de contrer un peu la forte proportion de bois rond exporté vers l’Asie sans qu’il y ait une valeur ajoutée sur notre territoire.

"La motivation est donc environnementale, mais aussi économique", poursuit François. "Et la finalité, c’est de préserver la valeur ajoutée sur le territoire tout en donnant des outils aux acteurs de transformer la matière de demain."

Inscrivez-vous à la newsletter Vivre Ici!

Chaque semaine, recevez toutes les infos locales, utiles et pratiques et les bons plans de votre région.

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous