Santé physique

Un risque accru de crise cardiaque chez les jeunes adultes souffrant de troubles mentaux

Un risque accru de crise cardiaque chez les jeunes adultes souffrant de troubles mentaux.

© Moyo Studio

Par RTBF avec ETX

Considérés comme l'un des maux du siècle, les troubles de la santé mentale peuvent avoir un impact non négligeable sur la santé physique. C'est ce que révèle une nouvelle étude menée par des chercheurs internationaux. Ils suggèrent que les adultes âgés de 20 à 39 ans souffrant de troubles mentaux sont plus susceptibles d'être touchés par une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.

Santé physique et santé mentale sont indissociables et forment même un ensemble qui induit l'état de santé global d'un individu. C'est un élément à prendre en compte à une époque où la santé mentale des populations s'est considérablement dégradée : une personne sur huit présentait un trouble mental dans le monde en 2019 selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avec les conséquences que cela induit sur la santé physique.

Troubles de l'alimentation, insomnies, épuisement ou affaiblissement du système immunitaire comptent parmi les potentielles répercussions des troubles de la santé mentale. Mais ils ne sont pas les seuls. Une équipe de chercheurs internationaux, essentiellement sud-coréens et britanniques, s'est intéressée à l'impact de ces troubles sur la santé cardiovasculaire de quelque 6,5 millions d'adultes âgés de 20 à 39 ans.

Une large étude examine le lien entre santé mentale et santé cardiovasculaire

Une large étude examine le lien entre santé mentale et santé cardiovasculaire.
Une large étude examine le lien entre santé mentale et santé cardiovasculaire. © Justin Paget

Publiés dans la revue European Journal of Preventive Cardiology, ces travaux se sont plus précisément basés sur les données de la caisse nationale d'assurance santé coréenne et sur plus de 6,5 millions de personnes âgées de 20 à 39 ans ayant réalisé un examen de santé entre 2009 et 2012 et n'ayant aucun antécédent d'infarctus du myocarde ou d'accident vasculaire cérébral. Les chercheurs précisent que l'âge moyen des participants était de 31 ans, que plus de la moitié d'entre eux avaient 30 ans et plus et qu'un participant à l'étude sur huit souffrait d'une maladie mentale, plus particulièrement de dépression, d'anxiété et d'insomnie.

Les scientifiques ont dans un premier temps déterminé les troubles de la santé mentale dont souffraient une partie des participants puis se sont intéressés à une potentielle association entre les troubles mentaux observés chez les adultes âgés de 20 à 39 ans et le risque de développer un infarctus du myocarde et/ou un accident vasculaire cérébral ischémique après ajustement de certains facteurs comme l'âge, le tabagisme, la consommation d'alcool, le diabète, l'hypertension artérielle ou encore l'activité physique. Pour ce faire, ils ont suivi les participants jusqu'en décembre 2018, dénombrant à l'issue de leurs travaux 16.133 infarctus du myocarde et 10.509 accidents vasculaires cérébraux.

Plus d'infarctus et d'AVC chez les 20-39 ans

Verdict, les personnes souffrant de troubles mentaux, quelle que soit leur nature, avaient davantage de risque d'être touchées par une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (58% et 42% respectivement) par rapport aux autres participants.

Le risque de crise cardiaque était 1,97 fois plus élevé pour les personnes souffrant de troubles de l'alimentation.

Il est 1,73 fois plus élevé pour celles souffrant d'insomnie, 1,72 fois plus élevé pour celles souffrant de dépression et 1,53 fois plus élevé pour l'anxiété.

Le constat est le même pour les accidents vasculaires cérébraux avec un risque 1,60 fois plus élevé pour la dépression, 1,45 fois pour l'insomnie et 1,38 fois pour l'anxiété.

La prévention et le suivi doivent être globaux

La prévention et le suivi doivent être globaux.
La prévention et le suivi doivent être globaux. © Thomas Barwick

"On sait que les patients souffrant de problèmes de santé mentale ont une espérance de vie plus courte que la population générale, la majorité des décès étant dus à des maladies physiques. Notre étude montre qu'un nombre important de jeunes adultes ont au moins un problème de santé mentale, ce qui peut les prédisposer aux crises cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux. Les recherches futures devraient examiner les avantages cardiovasculaires de la prise en charge des problèmes psychologiques et du suivi de la santé cardiaque dans ce groupe vulnérable", conclut le Dr Chan Soon Park du Seoul National University Hospital, principal auteur de l'étude, dans un communiqué.

Des études antérieures ont montré que la pratique d'une activité physique, qu'il s'agisse de yoga, de marche ou marche rapide, de fitness ou autres était bénéfique pour améliorer les symptômes de la dépression, de l'anxiété et du stress. C'est confirmé par un récent rapport présenté par l'OMS et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) montrant qu'au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine pourraient permettre d'éviter 11,5 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles d'ici 2050, dont des cas de dépression. Une autre piste à envisager : les bains de nature prescrits sur ordonnance, qui seraient également, selon la science, bénéfiques pour la santé mentale des populations.

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