Une discrimination que juge la RainbowHouse – la fédération bruxelloise qui regroupe plus de 60 associations LGBTQIA+ - à la fois regrettable, inconcevable et condamnable : "On a évidemment adressé toute notre solidarité à Haron. C’est inconcevable qu’à Bruxelles, on soit encore importuné·e, victime et exclu·e, mis·e à la porte, et rejetté·e pour des questions liées à l'expression de genre par rapport à une tenue. C'est quelque chose qui ne peut pas arriver, c'est un non-respect absolu des identités de chacun·es.
"C'est condamnable évidemment puisque des lois anti-discriminations existent. On est ici manifestement sur un fait de transphobie, c'est donc toute une série de préjugés et stéréotypes vis-à-vis d'une personne qui ne se sent pas en conformité avec son genre qu'on lui a assigné à la naissance et qui conduit au rejet", commente Jean-François Cannoot, coordinateur de la Maison arc-en-ciel.
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Il rappelle les chiffres de la FRA (l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne) : 22% de personnes ont été victimes d’agression basée sur le genre dans le milieu HORECA sur ces douze derniers mois. "En Belgique, c’est 20%. Cela représente quand même une personne sur cinq. C’est encore beaucoup", commente-t-il. "D’autre part, 11% des personnes LGBTQIA+ évitent certains lieux de peur d’être harcelées, 32% de se tenir la main dans l’espace public".
Si une personne est victime ou témoin d’une discrimination, d’une agression ou d’un fait de violence basé sur le genre, plusieurs structures sont à disposition pour écouter et soutenir les personnes subissant de la LGBTphobie. Unia et l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes peuvent accompagner dans les procédures judiciaires.
De leur côté, la RainbowHouse s’efforce d’orienter correctement les victimes, mais également à sensibiliser, notamment via un système de signalement des discriminations. Elle forme aussi des agents de police pour offrir des espaces LGBTQIA+ friendly.
Jean-François Cannoot ajoute enfin que pour être un allié.e, il faut faire preuve de soutien et de reconnaissance de l'identité de la personne : "Il faut aussi dénoncer des faits [comme ceux qu’Haron vient de subir] pour faire évoluer les mentalités dans la société. La société n'est pas binaire, elle est diverse. Elle doit permettre que dans l'espace public, tout un chacun se sente bien".
Si aujourd’hui Haron Zaanan souhaite porter plainte, il rencontrera le bourgmestre Philippe Close cet après-midi. "Il m'a envoyé un message via son compte Instagram directement après les faits. Je suis content.e de pouvoir le rencontrer. Si nous pouvons parler des discriminations que j'ai vécues, de trouver des solutions et de partager quelques idées pour la ville de Bruxelles, cela serait enrichissant", explique-t-elle.
De leur côté, malgré nos sollicitations, le restaurant n’a pas souhaité répondre à nos questions.