Ce n’est pas rare que des entreprises propriétaires -ou service public dans ce cas-ci- fassent ce genre de contact surtout à Bruxelles. Yvan Mayeur, président du CPAS de la ville de Bruxelles justifie: "Ce n’est pas la première fois que nous sommes en contrat avec les opérateurs téléphoniques sur plusieurs de nos immeubles, ce n’est pas la première fois et probablement pas la dernière fois qu’on fait ce type de contrat évidemment." Selon certains, les opérateurs de téléphonie mobile privilégient les immeubles où les locataires ne s’opposeront pas trop comme les immeubles de logements sociaux par peur de perdre leur appartement qu’ils ont parfois attendu pendant de nombreuses années et pour la porte-parole de Mobistar, Patti Verdoodt, les opérateurs ne privilégient pas tel ou tel bâtiment en fonction de cela : "Nous avons toujours une stratégie de déploiement qui cherche l’endroit idéal et si on est dans la possibilité d’avoir un accord commercial avec le propriétaire du bâtiment c’est l’endroit qu’on choisit." Une fois le permis d’urbanisme octroyé, il est toujours possible d’effectuer un recours auprès du collège environnement dans un très court laps de temps mais les frais administratifs sont élevés: 125 euros! Cela représente pour certains locataires de logements sociaux près de la moitié de leur loyer.
Mobilisation contre 9 antennes Mobistar
D'autres quartiers ont cependant pris les armes. Les riverains du quartier Malou - Saint-Antoine - Chambery, dans la même commune d'Etterbeek, se mobilisent contre le projet d'installation de neuf antennes sur le toit d'un bâtiment de l'avenue Jules Malou, propriété du CPAS de Bruxelles. Une enquête publique à ce sujet a été ouverte le 26 août et se termine lundi.
Mobistar a introduit fin août auprès de l'Institut bruxellois pour la gestion de l'environnement (IBGE) une demande de permis d'environnement concernant l'implantation de neuf antennes émettrices sur le toit d'un bâtiment situé au numéro 60 de l'avenue. L'IBGE a notamment pour mission de vérifier que les antennes répondent à la norme bruxelloise de 3 Volts par mètre pour les antennes GSM.
Une pétition de 500 signatures
Les riverains affichent leur opposition au projet notamment via une pétition, qui compte déjà environ 500 signatures.
Les habitants dénoncent le fait que deux crèches et une école jouxtent la zone d'implantation. Ils s'inquiètent ainsi des retombées que pourraient avoir ces neuf antennes (trois pour la 2G, trois pour la 3G et trois destinées à la 4G) et deux mâts sur la santé des habitants, explique Olivier Galant, qui habite en face du bâtiment en question.
La commune d'Etterbeek regrette de son côté, tout comme les riverains, que l'enquête publique ait débuté en période de vacances. Le bourgmestre, Vincent De Wolf, explique d'ailleurs que la commune a "rendu un avis négatif sur ce projet", pour plusieurs raisons, comme le fait que "la place Saint-Antoine, au bout de la rue, est classée", mais aussi vu la présence d'écoles aux alentours.
Selon Olivier Galant, les locataires de l'immeuble n'ont pas été prévenus par le CPAS, propriétaire des lieux. "Ils se sentent infantilisés et se méfient, du fait qu'on ne les ait pas mis au courant".
"Nous comprenons l'inquiétude des riverains mais nous nous contentons de louer une partie de notre bien à un opérateur", répond Yvan Mayeur, président du CPAS de Bruxelles, qui ajoute que "le but n'est pas de renflouer les caisses du CPAS".
Une réunion est organisée lundi par le voisinage à 20h à la maison de Quartier Chambery. La commune d'Etterbeek devra quant à elle se prononcer sur la demande de permis d'urbanisme introduite par Mobistar.
Maxime Binet