Pressions du régime iranien sur la justice belge
Depuis le verdict prononcé en 2021, les autorités iraniennes n’ont cessé de mettre la pression sur la Belgique pour tenter d’obtenir la libération de leur agent.
Le régime iranien a tenté d’exercer son influence sur le système judiciaire belge, après avoir prévenu qu’il ne reconnaîtrait pas le jugement, tout en affirmant que la procédure initiée n’était "pas légitime, en raison de l’immunité diplomatique" d’Assadollah Assadi. Par la suite, celui-ci s’est désisté de son appel, persuadé qu’il allait être un jour transféré en Iran.
Le ton est devenu pressant. En mai dernier, le porte-parole iranien des affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, appelait la Belgique à "libérer immédiatement Assadollah Assadi".
A présent, les Iraniens utilisent la détention arbitraire comme moyen d’exercer un chantage, voire imposer une monnaie d’échange.
Un projet de loi pour transférer Assadolah Assadi en Iran, en échange de "l’otage" belge ?
Des négociations ont eu lieu entre Sophie Wilmès et les autorités iraniennes pour obtenir une libération du citoyen belge, en vain. Le Premier ministre Alexander De Croo a rencontré à Davos, le ministre iranien des affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.
Pour le régime iranien, il suffirait d’un claquement de doigts pour faire un échange. Mais la Belgique est un Etat de droit. Et si accord il y avait, l’échange devra se doter d’une base légale. A ce stade, la diplomatie ne semble pas avoir d’autres cartes en main. Pour le gouvernement, "vu la situation", c’est en tout cas l’une des options diplomatiques possibles.
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne a déposé en urgence le 29 juin un projet de loi composé de cinq traités, notamment d’entraide judiciaire avec l’Inde et les Émirats arabes unis. L’un d’eux, fait à Bruxelles le 11 mars 2022 entre la Belgique et la République islamique d’Iran, porte sur "le transfèrement de personnes condamnées".
Ce projet de loi sera examiné demain en commission des Relations extérieures pour être voté jeudi.