Sophie Creuz nous présente le dernier roman d’Armel Job, "Un père à soi" qui paraît aux éditions Robert Laffont.
Les romans d’Armel Job ont ceci de formidables qu’on y entre en pantoufles, on s’y trouve en terrain de connaissance avec souvent les mêmes ingrédients – des secrets intimes, des non-dits, une réalité trompeuse – et souvent le même canevas, avec révélations et coups de théâtre. Tous ses romans ont donc entre eux un air de famille et en même temps ils sont à chaque fois différents, ils nous surprennent et nous ravissent par leur belle pâte littéraire et leur bonne pâte humaine.
Dans ce roman, nous sommes une fois encore du côté de Liège, Armel Job ancre toujours ses intrigues dans un décor et une réalité qui nous sont proches, dans des lieux ou des faits véridiques avec aussi quelques clins d’œil, comme cette fois où il est question d’un café, Le Pendu de Saint-Pholien, dans le quartier qui a inspiré Simenon ; dont on retrouve l’influence dans l’univers d’Armel Job qui aime lui aussi soulever le vernis des apparences, gratter la patine des vies ordinaires, avec la même économie et la même empathie que Simenon. Chez Armel Job, le mal fait son lit dans le bien, à l’insu des protagonistes qui pèchent par maladresse, intérêt louable ou du moins compréhensible, explicable sinon excusable.