Un ouvrier communal de Schaerbeek licencié pour "apologie du terrorisme"

La maison communale de Schaerbeek.

© FlickR/Marie-Hélène Cingal

C'est une affaire délicate qui a été traitée cette semaine par le collège des bourgmestre et échevins de Schaerbeek. Sur la table, le cas d'un ouvrier communal qui a tenu, pendant son service, des propos légitimant les récents attentats de Paris qui ont fait 130 morts. Après débat entre mandataires sur le sort à réserver à la personne, il a été décidé de la licencier pour "comportement inadéquat". 

Les circonstances de l'incident impliquant l'ouvrier ne sont en tous les cas pas très claires. Rattaché au service de la Propreté et des Espaces Verts, ce contractuel aurait vécu une situation compliquée sur son lieu de travail. Sous le coup de la colère, il aurait fait l'apologie du terrorisme et des attaques des djihadistes de Daesh en Europe. De quoi interpeller ses collègues qui ont fait remonter l'information auprès de la hiérarchie. Celle-ci se saisit alors du dossier, sachant que ce n'est pas la première fois que de tels propos étaient tenus par l'intéressé.

Aucun lien avec la mouvance radicale

La police de la zone Nord est alertée dans le même temps. Elle va mener une discrète enquête dans l'entourage de l'ouvrier. Pour finalement se rendre compte que celui-ci n'appartient à aucune mouvance radicale islamiste et qu'il n'est même pas musulman pratiquant. Mais elle confirme la répétition des propos litigieux. D'autant que l'homme aurait menacé de venir avec une bombe à son dépôt si des djihadistes lui proposaient de le rejoindre. Des collègues évoquent aussi une personne assez faible mentalement.

"Mais il fallait prendre une mesure", nous souffle-t-on place Colignon, au sein de la maison communale. "On ne pouvait pas se permettre de laisser cette personne dans l'administration en raison du contexte actuel et par rapport aux autres membres du personnel." De plus, son statut de contractuel et non de statutaire a permis au Service de Personnel de faciliter en quelque sorte la séparation entre les parties. Ceci étant, la commune n'est pas à l'abri d'un recours de la part de la personne licenciée. Celle-ci est entrée à la commune en 2000. 

A Schaerbeek, on nous signale qu'il n'existe pas de phénomène de radicalisation d'une partie du personnel de confession musulmane. "Nous restons à l'écoute du moindre problème. Mais le problème n'existe actuellement pas chez nous".

Unique précédent, il y a quelques années, un animateur socio-sportif schaerbeekois refusant subitement de serrer la main aux femmes au travail. "Nous avons évoqué le cas avec cette personne. Elle a compris que son mode de vie religieux n'était plus en adéquation avec sa fonction. L'animateur est donc parti de lui-même et en bons termes", se souvient de son côté Marc Weber, chef de cabinet du bourgmestre Bernard Clerfayt (DéFI).

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