Sciences et Techno

Un Œil sur demain : la micro méthanisation, le lisier comme source d'énergie

Les vaches d'une ferme peuvent être une bonne source d'électricité.

© RTBF

En ces temps incertains d'insécurité énergétique, toutes les solutions sont bonnes pour produire sa propre électricité. Nous sommes allés dans une exploitation laitière, qui est donc peuplée de vaches. Ces bovins ont la particularité d'avoir des déjections riches en méthane. C'est ce gaz qui sera exploité dans le processus appelé la "micro méthanisation". On vous explique comment ça fonctionne.

Récolter du combustible

Le racleur, au pied des vaches, en pleine action.

Les déjections bovines, aussi joliment appelées "lisier", sont tout d'abord collectées par cette machine, un "racleur". Elle s'active une dizaine de fois par jour, et recueille de cette manière, quotidiennement, entre quatre et six mètres cube de lisier, placés dans une pré-fosse. Ce lisier sera ensuite pompé et placé dans ce qu'on appelle un "digesteur".

Digesteur sur la droite, génératrice d'électricité sur la gauche.

Un digesteur lui-même raccordé à un simple conteneur où se trouve un moteur à combustion et une génératrice d'électricité. Il n'en faut pas plus pour produire toute l'énergie dont la ferme et ses habitants ont besoin!

Michel Rary, agriculteur à Gozée

Michel Rary est agriculteur à Gozée et nous parle des performances de son installation : "On est autosuffisant, bien sûr, on a consommé à peu près entre 40 et 50.000 kilowatts sur l'année et ici, on les produit facilement. Il y a un petit surplus de 15 à 20 % que Biolectric rejette sur le réseau."

Une technologie désormais plus accessible

L'idée d'utiliser le méthane, le gaz généré par le lisier ou le fumier pour produire de l'énergie, n'est pas neuve, mais ce type d'installation coûtait généralement plusieurs millions d'euros, contre plutôt 250.000 euros avec ce système plus modeste, et donc plus accessible.

Sigrid Farvacque est manager chez Biolectric, une société qui fabrique et installe des machines qui permettent cette micro méthanisation. Elle explique que l'installation peut s'adapter à la capacité et aux besoins de chaque exploitation :

Sigrid Farvacque, Country manager chez Biolectric.

"On va calibrer ces machines en fonction des intrants disponibles sur la ferme, c'est à dire les effluents d'élevage. Et donc on s'adapte avec une puissance différente dans chaque ferme, de manière à répondre aux besoins de la ferme, à leurs besoins énergétiques et à leurs besoins de traitement des effluents d'élevage."

Un intérêt économique évident

Il s'agit en fait d'un système 100 % belge, qui s'exporte un peu partout en Europe depuis quelques années, et dont l'intérêt pour les agriculteurs s'est évidemment retrouvé décuplé avec la hausse récente et vertigineuse des prix de l'énergie.

Dimitri Bruniaux est vice-président de la FEBA, la Fédération des biométhaniseurs agricoles. Il connaît bien le problème qui s'est vite imposé à tous les agriculteurs :

Dimitri Bruniaux, vice-président de la FEBA, la Fédération des biométhaniseurs agricoles.

"Je pense qu'au départ, l'agriculteur part du problème que sa facture d'électricité augmente, multipliée par deux ou par trois. Donc c'est surtout ce problème-là qu'il veut résoudre et il a la ressource, les effluents d'élevage, qui peut résoudre ce problème là. Donc en toute logique, il cherche un outil pour valoriser ça. Et c'est ce type d'installation, ce qu'on appelle la micro-biométhanisation, qui peut relever ce défi là."

Avec une cinquantaine de vaches, une petite ferme familiale peut donc, désormais, se lancer seule dans la biométhanisation. Une aubaine pour l'agriculture wallonne où les exploitations laitières ont en moyenne à peine plus d'une soixantaine de têtes.

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