Un lieu pour apprendre à se réinsérer après une maladie mentale

Le club Norwest, à Jette

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Par Fabienne Pasau

Nous sommes tous susceptibles, un jour, d'être confrontés à une maladie mentale : dépression, burn-out, schizophrénie, crise bipolaire… Certains doivent parfois passer par un séjour en hôpital psychiatrique. Mais après ?

Après, il faut pouvoir se réinsérer dans une vie plus ou moins normale. Il existe pour cela des centres de jour, aux règles assez strictes.

Et puis, il y a des initiatives novatrices. A Jette, par exemple, en région bruxelloise, le Club Norwest accueille tous ceux qui frappent à sa porte. Anciens malades, malades en guérison, mais aussi personnes isolées, tout le monde peut entrer et passer quelques heures en toute convivialité dans une maison aux dimensions familiales.

Ici pas de psychiatres, pas de médecins, mais des permanents psychologues et assistants sociaux, ainsi que des permanents bénévoles qui sont parfois des anciens malades eux-mêmes ou des proches de malades.

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Le fait d'être en groupe, ça me fait du bien, parce que je ne supporte pas la solitude.

Dans les centres de jour, le cadre est assez formaté, avec des obligations : quand on signe un contrat, il faut venir 2 fois par semaine, de 8.00 à 16.00. Des activités sont proposées, comme de l'ergothérapie, du sport, de la relaxation, du théâtre, de la peinture ou du modelage.

Au Club Norwest, tout est beaucoup plus libre, on peut venir juste pour boire un café et partir quand on veut. 

Cette maison familiale, avec une grande cuisine, un salon, un jardin, offre aux personnes un endroit chaleureux où elles peuvent se poser, dans l'état d'esprit où elles sont, pour le temps qu'elles veulent, pour bénéficier d'une écoute ou partager un jeu, sans contrainte. Elles peuvent ainsi être plus en confiance avec elles-mêmes, prendre du recul, se revaloriser, s'apaiser, prendre le temps de se ressourcer.

Ici, rien n'est obligatoire, bienveillance et empathie sont les maîtres-mots. Et cela fonctionne !

Tous, permanents ou patients, sont sur un pied d'égalité autour de cette notion d'accueil, de respect, de non-jugement, de non-étiquette. La maison permet de retisser du lien social. 

A la différence avec le centre de jour, les malades peuvent y venir déjà pendant leur hospitalisation. C'est une bonne façon de créer le lien entre l'hôpital et la sortie. S'ils le souhaitent, ils y reviennent aussi après l'hospitalisation. Il est important de garder une certaine continuité et des frontières ouvertes.

 

C'est pas facile d'être avec les autres, dans la vie de tous les jours. (...) Ici, il y a moyen d'être heureux.

La souffrance psychique est souvent synonyme d'isolement et d'incompréhension mais aussi de rupture, que ce soit au niveau du conjoint, de la famille ou de la profession. Un épisode maniaque peut être plus dévastateur qu'une tornade. Tout s'envole en éclats : vous perdez votre boulot, vous perdez votre maison, et parfois le conjoint part avec les enfants.

Le regard des autres par rapport à la maladie mentale est vraiment difficile à vivre. Les malades sont confrontés à de nombreux préjugés, liés souvent à l'incompréhension ou à la peur.

Pour les proches aussi, c'est stigmatisant et culpabilisant, ils n'osent souvent pas en parler. "Il y a un rejet, une incompréhension, on doit tout le temps donner des explications".

Devenir bénévole permanent au Club Norwest permet au proche de mieux comprendre ce qu'est la maladie et de voir que oui, le malade peut apprendre à devenir autonome. Cela lui permet aussi de dédramatiser le milieu psychique et de s'apaiser.

Ecoutez tous les témoignages dans le reportage de Françoise Berlaimont et Nicolas Van de Weyer.

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