A combien de morts le roi et la reine vont-ils rendre hommage, lors du premier anniversaire des inondations ? La question peut paraître macabre, mais, après un an, le décompte reste flou. Le chiffre du ministère de l’intérieur, et donc de la police fédérale, reste arrêté à trente-neuf défunts. Mais c’est le gouvernement wallon qui organise les cérémonies. Pour connaître la liste des familles à associer aux commémorations il s’est adressé au procureur du roi. Lequel a hésité avant de transmettre les adresses et coordonnées de gens qui sont potentiellement parties civiles, à la région, qui éventuellement devrait répondre dans un procès correctionnel d’éventuelles fautes. C’est délicat, sans l’accord des intéressés. Un accord qu’il a donc fallu solliciter, par l’intermédiaire de la maison de justice ou de la police zonale. Ce qui a provoqué des retards dans les invitations et des mécontentements.
Combien ?
Il faut savoir que le dossier pour lequel la justice a ouvert une instruction comporte les noms de trente-trois personnes décédées. Depuis lors, une enquête a établi qu’un anversois, dont le corps a été repêché après la crue s’est en réalité noyé trois jours avant les dramatiques événements lorsqu’il a tenté de porter secours à un enfant tombé dans l’Ourthe à Esneux. Il faut néanmoins ajouter une victime eupenoise, dont ce sont, au départ, des magistrats germanophone qui se sont occupés, et puis un homme longtemps porté disparu, dont la dépouille a fini par être identifiée après plusieurs mois. D’où un total de trente-quatre, pour la province de Liège. Un namurois, une luxembourgeoise et deux hennuyers ont également perdu la vie au cours de ces journées dramatiques. Trente-huit, donc ; mais faut-il les inscrire sur une stèle à ériger au confluent de l’Ourthe et de la Vesdre ? A une semaine de la date fatidique, personne ne donne une réponse officielle.
Dérisoire ?
Ces difficultés organisationnelles peuvent paraître dérisoires. Elles illustrent cependant une réalité institutionnelle complexe, qui doit être compliquée à comprendre et supporter pour les citoyens. Et qui semblent résulter d’un faible niveau d’implication des autorités fédérales.