"Je m’oppose catégoriquement à ce que les reliques de mon père soient restituées au gouvernement actuel car il y a de la récupération politique", a affirmé Guy Patrice Lumumba au cours de la conférence de presse, assurant parler en son nom propre et en celui de son frère Michel – sur les cinq enfants de la famille. Il ne s'est pas concerté avec les autres enfants. "Mon père ne retournera pas sous son régime (de Tshisekedi), sous son gouvernement", clame Guy Patrice Lumumba.
Guy Patrice Lumumba attend que le gouvernement congolais s'ouvre aux enfants de Patrice Lumumba pour discuter du retour des reliques. "On est exclu", dit-il.
Un doigt, deux dents
Ces "reliques" – un doigt et deux dents de notre père, selon Guy Patrice Lumumba, même si certains doutent de leur authenticité – sont aux mains de la justice belge, après avoir été saisies en 2016 chez la fille d’un ex-policier belge, Gérard Soete, qui avait contribué à faire disparaître le corps de Patrice Lumumba après son assassinat en janvier 1961. La justice belge a autorisé en septembre 2020 la restitution de ces restes à la famille. En décembre dernier, le président a annoncé le retour des reliques de Patrice Lumumba. Pour son fils, le rapatriement de ses restes fait partie de la campagne électorale de Tshisekedi.
Pour Guy Patrice Lumumba, la date de l’événement est malvenue : le 30 juin qui correspond au 61ème anniversaire de l’indépendance du Congo est aussi la date du discours de Patrice Lumumba qui "l’a conduit à la mort", écrit son fils qui souligne de plus que le président Tshiskedi a récompensé en lui offrant une voiture Jonas Mukamba, "l’un des hommes qui a pourtant permis une mort atroce au Premier ministre".
Le fils de Patrice Lumumba regrette aussi la lenteur de traitement de sa plainte déposée en 2011 en Belgique pour éclaircir les circonstances de la mort de son père. Douze personnalités belges sont citées, dont dix sont décédées : "La Belgique a bloqué le dossier", affirme-t-il. "Nous attendons que la vérité éclate. Nous voulons la réconciliation avec la Belgique". Pour lui, le retour des reliques, c'est aussi "enterrer l'affaire". Guy Patrice Lumumba attend un jugement en Belgique et refuse un retour des reliques de son père avant les élections de 2023.