Monika fait partie des quelque 500.000 Polonais qui sont descendus dans les rues de Varsovie hier. C’était pourtant le jour de son anniversaire. Mais pour elle, il n’était pas question de le passer autrement qu’en participant à cette manifestation : "Quand je vois s’écrouler tout ce pour quoi mes parents se sont battus pendant des années, je ne peux pas rester indifférente et inerte", nous écrit-elle.
"Depuis quelques années et plus exactement depuis que PIS (ndlr : il s’agit du parti Droit et Justice, parti de droite conservateur) est au pouvoir, nous participons à une vraie folie…"
Monika nous donne quelques exemples de ce qu’elle appelle la folie actuelle : la politique polonaise très restrictive en matière d’avortement ou encore l’omnipotence du ministre de la justice, "qui est en même temps Procureur général !". Elle conclut par ces mots : "nous en avons marre de cette situation, de la manipulation de l’opinion publique par de fausses informations sur ce qui se passe réellement dans notre pays."
Il faut dire qu’hier, la télévision publique polonaise, la TVP, n’a pas diffusé d’images de cette manifestation. Comme l’écrit le Polska Newsweek, "nous avons pu voir un reportage direct du bord de mer, où les Polonais partent en masse grâce à des programmes gouvernementaux, une émission en direct du premier défilé national des cercles de ménagères rurales, auquel le maréchal Witek s’est produit, ou un discours de Jacek Sasin, ouvrant le festival Pologne depuis la cuisine de Łomża ". Étonnant ? Pas tant que ça quand on sait que la TVP est sous le contrôle de l’actuel gouvernement conservateur.
Les manifestants d’hier souhaitent clairement la fin de l’ère du parti PIS au pouvoir 2015. L’ampleur de la protestation, qui serait la plus importante depuis la chute du régime communiste en 1989, leur donne des raisons d’espérer. Mais leur espoir doit être nuancé.