Une première hier à la télévision flamande, un président de parti francophone a débattu avec un président du Vlaams Belang. C’est le président du MR, Georges-Louis Bouchez qui s’est prêté à l’exercice. C’est une profonde remise en cause du cordon sanitaire.
Le débat d’hier soir à la VRT qui est une réplique, un remake du débat Macron Le Pen. Tom Van Grieken le président du Vlaams Belang a commencé par remercier Georges-Louis Bouchez de s’être prêté à l’exercice alors que le cordon sanitaire est strict dans le sud du pays. Il lui signale en passant qu’il aimerait bien la prochaine fois que le débat se déroule entièrement en néerlandais. Georges Louis Bouchez n’étant pas bilingue, il lui répond en français.
Rupture ou non ?
Georges Louis Bouchez répond que non. Il explique que le cordon sanitaire politique, c’est l’engagement de ne pas gouverner avec l’extrême droite, et qu’au niveau médiatique il n’est pas appliqué en Flandre. Il n’a donc de son point de vue rien enfreint.
Eh bien c’est mal connaître le cordon sanitaire que d’affirmer cela. Le cordon sanitaire médiatique est, il est vrai, uniquement appliqué dans le Sud, ce sont les médias qui l’appliquent. Mais ce n’est pas de ce cordon-là qu’on parle. C’est le cordon sanitaire politique, que les différents partis politiques flamands et francophones s’appliquent à eux-mêmes.
Dans le dernier courrier du Crisp (Centre de recherche et d'information socio-politique) consacré opportunément à la lutte contre l’extrême droite, on retrouve en annexe les différents documents signés par les partis flamands et francophones à ce sujet. L’un des derniers en date côté francophone a été signé par Louis Michel au nom de libéraux en 1999, il s’appelle " Ccde de bonne conduite entre partis démocratiques à l’encontre des formations ou partis qui manifestement portent des idéologies ou des propositions susceptibles d’attenter aux principes démocratiques qui fondent notre système politique ".