Selon la mission spéciale de l’OSCE, de multiples explosions ont retenti lundi dans et près de ces deux villes. Des immeubles résidentiels de plusieurs villes ont été ciblés faisant des blessés, d’après l’agence de presse Interfax-Ukraine.
Au total, les forces russes ont lancé 113 missiles tactiques depuis le début de l’invasion, a précisé lundi soir Valéri Zaloujny, chef des armées ukrainiennes.
Face au présage de combats d’ampleur pour le contrôle de Kiev, le président Volodymyr Zelensky a appelé la communauté internationale à "considérer une fermeture totale du ciel pour les missiles, avions et hélicoptères russes".
"Ce mal, armé de missiles, de bombes et d’artillerie, doit être stoppé immédiatement. Et détruit économiquement, pour montrer que l’humanité est capable de se défendre", a-t-il souligné mardi dans une vidéo publiée sur Facebook, appelant également à interdire la Russie de "tous les ports" et "aéroports du monde".
Pénalités tous azimuts
La communauté internationale multiplie les mesures de représailles envers la Russie, visant ses dirigeants jusqu’au sommet -dont Vladimir Poutine - ainsi que le monde des affaires, du sport, de la culture, etc. et assénant des coups de boutoir à son économie.
Et les Européens et leurs alliés sont prêts à prendre des sanctions supplémentaires, a fait savoir Paris, après une visioconférence entre dirigeants français, américain, britannique, canadien, allemand, italien, japonais, polonais et roumain, ainsi que des représentants de l’UE et de l’Otan.
De son côté, la Russie a émis ses conditions pour terminer cette guerre lors d’un échange lundi avec son homologue français Emmanuel Macron, le président en exercice de l’Union européenne : reconnaissance de la Crimée en tant que territoire russe, démilitarisation et "dénazification" de l’Ukraine.
Des délégations russe et ukrainienne se sont rencontrées lundi pour la première fois, au Bélarus. Elles sont reparties pour des "consultations dans leurs capitales" respectives, après avoir convenu vouloir une seconde session de pourparlers.
La présidence ukrainienne avait souligné en amont qu’elle réclamerait "un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes (russes) du territoire ukrainien".
M. Zelensky a souligné mardi que ces pourparlers avaient eu "lieu sur fond de bombardements et de tirs visant notre territoire […]. La synchronisation des tirs avec le processus de négociations était évidente". Selon lui, l’Ukraine "n’a pas eu de résultat qu’elle aimerait avoir" à l’issue du premier round de discussion mais elle a évoqué ses "contre-propositions […] pour mettre fin à la guerre".
Invasion "insensée"
"Les combats en Ukraine doivent cesser", a martelé Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies. "Trop c’est trop. Les soldats doivent retourner dans leurs casernes".
La Russie a subi lundi un déluge de condamnations à l’ONU lors d’une rare "session extraordinaire d’urgence" de l’Assemblée générale des 193 membres, dont plusieurs ont réclamé l’arrêt de l’invasion de l’Ukraine, jugée "insensée".
Vladimir Poutine avait franchi dimanche un nouveau cap dans la menace d’élargir le conflit, dont beaucoup redoutent qu’il ne devienne le plus grave en Europe depuis 1945, en mettant en "état spécial d’alerte" les forces nucléaires de la Russie, qui dispose du plus grand nombre d’ogives nucléaires, face aux "déclarations belliqueuses de l’Otan" et aux sanctions "illégitimes" contre son pays.
Les Etats-Unis ont toutefois affirmé lundi n’avoir détecté aucun changement "concret" dans la posture nucléaire russe.
Le conflit a jeté sur les routes des flots d’Ukrainiens, dont plus de 500.000 ont fui vers les pays voisins, a déclaré lundi le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés. L’UE s’attend à plus de sept millions de personnes déplacées.
Le bilan humain reste incertain.
L’ONU a parlé lundi de 102 civils tués et de 304 blessés mais les chiffres réels sont "considérablement" plus élevés.
L’Ukraine a fait état lundi de 352 civils tués et 2040 blessés depuis jeudi et affirmé que des milliers de soldats russes avaient péri.
Les Russes n’ont fourni aucun chiffre.