Un enfant à haut potentiel, aussi qualifié de surdoué, peut éprouver des difficultés relationnelles à l'école, avec les enseignants et avec ses condisciples. Les enfants à haut potentiel ne les ressentent pas tous de la même manière. Plus leur quotient intellectuel est élevé, plus ils sont sensibles.
Les enfants à haut potentiel sont "différents"
C'est souvent la source de leurs difficultés. La différence génère la peur chez l'adulte et chez l'enfant. Mais Laurence Nicolaï, la directrice du CVIM, le Centre pour la Valorisation des Intelligences Multiples à Liège, constate que les choses bougent, petit à petit...
"En Communauté Française, il existe des outils et des livres mis à dispositions des enseignants, ainsi que des formations et des conférences qui sont proposés"
Et le centre de Laurence Nicolaï est sollicité pour aller dans les écoles. L'évolution ne concerne toutefois pas encore la formation de base des enseignants, regrette-t-elle: "Nous croyons que les choses vont avancer favorablement pour qu’on prenne conscience de ces différences là au même titre qu’une dyslexie, une dysorthographie ou une dyscalculie".
Les enfants à haut potentiel peuvent être les cibles de leurs condisciples
"Comme d’autres enfants avec d‘autres différences peuvent être victime de moqueries et de harcèlement". Particularité chez l'enfant à haut potentiel, par crainte de déranger, de constituer une charge, il dénonce moins vite le harcèlement. "Quand il le dit, souvent on est déjà très loin dans la victimisation", constate Laurence Nicolaï.
Des écoles acceptent de travailler avec des professionnels sur la problématique du harcèlement, mais d'autres sont moins ouvertes, conséquence à nouveau de la peur de la différence: "Parfois, certaines écoles pourraient avoir peur des répercussions au niveau de la mauvaise publicité mais il faut savoir que le harcèlement à malheureusement toujours existé".
Indication supplémentaire de la prise de conscience: la Communauté Française se montre de plus en plus intéressée par le travail que le CVIM mène à Liège depuis 2013.
Une famille liégeoise, dont les deux enfants ont été détectés à haut potentiel, vit cette problématique de manière aigüe. Après des problèmes dans trois écoles primaires successives, les enfants sont aujourd'hui déscolarisés. Ils sont suivis par le Centre pour la Valorisation des Intelligences Multiples, qui évoque un cas exceptionnel car les difficultés relationnelles ne vont généralement pas aussi loin.