La guerre en Ukraine a également poussé l’Union européenne à renforcer le mandat d’Eurojust. Désormais, si l’agence ne peut toujours recueillir elle-même des preuves sur le terrain, elle peut stocker les éléments de preuve récoltés par ces pays membres et ses partenaires, comme des images satellites, des photographies, des vidéos, des enregistrements audio, des profils ADN et des empreintes digitales. Eurojust peut également analyser ces éléments et les partager avec des autorités judiciaires nationales et internationales, y compris la Cour pénale internationale.
Pour gérer au mieux ces éléments de preuve, Eurojust a créé cette année une banque de donnée centralisée appelée CICED (Core International Crimes Evidence Database). Cet outil est censé garantir la transmission et la sauvegarde en toute sécurité. Et d’ici l’été prochain, le CICED devrait disposer des outils d’analyse performants. Pour le président d’Eurojust, Ladislav Hamran, ce nouvel outil numérique présente des avantages multiples. Tout d’abord, il offre "la possibilité d’un stockage sécurisé en dehors d’un conflit armé peut empêcher la perte de preuves". Mais plus que ça, ce serait un "game changer", il va clairement changer la donne.
C’est très important pour la qualification juridique des crimes, car nous pouvons maintenant nous attaquer à différents crimes et, bien sûr, à différents auteurs.