Belgique

Un an de guerre en Ukraine : comment se passe l’accueil des réfugiés en Wallonie ? Le ministre Christophe Collignon fait le point

L'invité: Christophe Collignon, ministre wallon des pouvoirs locaux

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Ce jeudi 23 février, à la veille d’un an de guerre en Ukraine, on fait le point sur l’accueil des réfugiés ukrainiens. Au début de la guerre, on estimait qu’ils pourraient être 200.000 à venir en Belgique parmi lesquels 70.000 en Wallonie. Au final, un peu moins de 66.000 ont demandé une attestation de protection temporaire, dont 10.800 sont domiciliés en Wallonie. Attestation qui leur donne accès au marché du travail, à un logement, à l’éducation et à l’aide sociale. Concrètement, comment se passe l’accueil ? Qui les accueille ? Comment se sont-ils intégrés ?

Une préférence pour les villes

Finalement, la Belgique et donc la Wallonie accueillent moins de réfugiés ukrainiens que prévu initialement. Christophe Collignon, ministre wallon des Pouvoirs locaux confirme les chiffres cités plus haut. Il rappelle que près de 7.000.000 d’Ukrainiens ont quitté leur pays et fui la guerre. Il note aussi que la Belgique a accueilli jusqu’à 2000 réfugiés par jour, un chiffre qui est descendu à présent entre 75 et 100 personnes par jour. Certaines sont aussi rentrées en Ukraine, entre 7% et 8%.

Proportionnellement, c’est à Bruxelles, ensuite en Flandre et puis en Wallonie que les réfugiés se sont installés. Est-ce que cela veut dire que les Wallons sont moins accueillants ? "Non, pas du tout. Je crois qu’on a mis tous les dispositifs en place", répond le ministre wallon des Pouvoirs locaux. Et il rappelle qu’on attendait entre 50.000 et 70.000 personnes et "je ne sais pas claquer des doigts et créer ce type de logement".

L’administration a travaillé avec l’hébergement, avec des citoyens qui ont été encadrés, "mais il se fait que les Ukrainiens ont préféré aller dans la ville et notamment dans les grandes villes et à Bruxelles qui fait un effort plus que proportionnel." Et de rappeler que cela est courant lorsqu’on est réfugié de se rendre d’abord vers les villes "et il y a moins de grandes villes en Wallonie, c’est un fait".

Remercier tous les citoyens qui se sont investis

Les Ukrainiennes et Ukrainiens ont donc essentiellement opté pour les villes, notamment à Liège et à Namur. Proportionnellement, il y a beaucoup de femmes avec des enfants. "A un certain moment on a senti un essoufflement et je profite de cette antenne pour remercier tous les citoyens qui se sont investis."

L’objectif, précise le ministre était d’aider les citoyens et les communes en leur donnant des dotations. Près de 50.000.000 d’euros ont été alloués à cet effet. Des centres d’hébergement collectifs permettent à présent de les encadrer avec, par exemple, des assistants sociaux qui s’occupent de l’intégration des réfugiés.

L’accueil chez les particuliers

En Wallonie, on retrouve essentiellement les réfugiés chez des particuliers plutôt que dans des institutions. Est-ce que sur la longueur, les autorités ne devraient pas prendre le relais ? "Alors, si, mais le problème c’est qu’on ne sait pas claquer des doigts et créer des milliers de logements".

Christophe Collignon explique que les autorités ont misé sur cet hébergement provisoire chez les citoyens, "parce qu’on n’avait pas d’autres solutions." Et de rappeler que la Wallonie sortait des inondations et qu’elle avait relogé 3700 personnes dans ce cadre. L’idée était donc d’avancer par palier en aidant, dans un premier temps, "les citoyens à accueillir l’hébergement des réfugiés ukrainiens en l’encadrant". "Et ensuite, on a réalisé ce qu’on appelle des hébergements collectifs."

Actuellement, 1200 (en hébergement collectif) places sont disponibles, ce chiffre devrait monter à 1500 d’ici deux semaines. Et le ministre note qu’elles ne sont pas encore toutes occupées.

Un an après…

Rappelons que l’attestation de protection ouvre leur permet d’accéder au travail et à l’éducation, notamment. Christophe Collignon estime qu’il y a plus ou moins 2600 enfants dans les écoles en Wallonie. Et du côté des adultes, le ministre estime "qu’il y a 16% ou 18% d’Ukrainiens qui travaillent."

Mais le ministre wallon des Pouvoirs locaux rappelle que l’accueil concerne beaucoup de femmes avec enfants. "C’est compliqué. C’est une culture qui n’est pas tout de même tout à fait la même. Il faut apprendre la langue et ça prend un certain temps. Et je crois aussi dans l’objectif de beaucoup d’Ukrainiens, ils souhaitent lorsque les choses s’apaiseront, retourner dans leur pays, ce qui est bien légitime."

Notons encore au niveau des chiffres du travail que 36% des réfugiés ukrainiens ont un emploi en Flandre et seulement 16% en Wallonie. Christophe Collignon n’a pas d’explication sur ces chiffres. "Mais je crois que d’abord que le marché flamand est plus dynamique."

Le second élément explique le ministre "ça dépend aussi des profils qui arrivent sur le territoire. En Wallonie on a eu beaucoup de profils de dames avec enfants qui sont moins facilement insérables." Il ajoute que le Forem a mis en place différentes formations qui devraient faciliter l’accès à l’emploi. "Et il y a, sans doute, de la place sur le marché wallon pour insérer ces personnes."

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