"Villa des papyrus"
Les rouleaux furent découverts entre 1752 et 1754, lors des fouilles du site d'Herculanum, près de Naples. Contrairement à Pompéi, ravagé par la lave lors de l'éruption du Vésuve en 79 après Jésus-Christ, Herculanum fut frappé par une nuée ardente, qui recouvrit la ville de cendres.
Sous cette épaisse couche, les maisons étaient intactes. L'une d'elles, la "Villa des papyrus", abritait une importante bibliothèque de plus de 1.800 rouleaux de textes, conservés par les cendres mais carbonisés, impossibles à dérouler.
En 1802, six de ces rouleaux sont donnés par le roi de Naples à Napoléon Bonaparte, qui les confie à la bibliothèque de l'Institut de France à Paris, avec pour mission de les lire. Mais la matière est ultra friable, et les deux premiers essais, en 1817 puis en 1877, échouent.
Les rouleaux sont renvoyés à Naples, où, en 1986, une méthode de déroulement chimique permet d'en détacher un, en plusieurs centaines de petits fragments, "très difficiles à lire" en raison de la nature de l'encre, raconte Yoann Brault, ingénieur d'études à la bibliothèque de l'Institut.
Dans le synchrotron anglais, des rayons sont envoyés sur les échantillons et doivent permettre de créer une image à très haute résolution en trois dimensions "sans avoir à détruire, ouvrir ou manipuler" les parchemins, a expliqué le professeur, aussi directeur de l'initiative de restauration numérique à l'Université du Kentucky.