Le GIGA-Centre de Recherches du Cyclotron de l’Université de Liège mène une étude sur l’impact de la lumière sur le cerveau.
La lumière bleue des écrans stimule, ce qui peut perturber le sommeil
Cette étude concerne notamment une vingtaine d’adolescents. Ceux-ci sont en effet de grands consommateurs de lumière nocturne, celle émise par les écrans de smartphones et autres tablettes. Une lumière bleue qui peut avoir un impact sur le sommeil. Gilles Vandewalle, chercheur en neurosciences et chercheur au FNRS pour l’ULiège, dirige cette étude : "Les écrans LED ne nous envoient pas une lumière différente de la lumière naturelle" explique-t-il, "ce que les écrans font, c’est nous envoyer de la lumière bleue à des moments où on n’est finalement pas fait pour la recevoir, principalement le soir. Et, alors que la journée, la lumière va nous stimuler, et c’est sans doute très bien d’en utiliser suffisamment, le soir, elle va aussi peut-être nous stimuler, et donc ça pourrait perturber, modérément bien entendu, la qualité du sommeil".
Une vingtaine d’adolescents soumis à l’étude
L’étude se fait entre autres sur des adolescents, comme le souligne Gilles Vandewalle : "On cherche aussi des adolescents parce qu’ils ont une grande consommation d’écrans qui émettent beaucoup de lumière bleue, et ils sont à un moment de leur vie où ils ont tendance à être très décalés vers le soir, ils ont du mal à aller dormir tôt, c’est normal, c’est comme ça que leur physiologie est faite, et s’ils ont en plus un signal lumineux qui leur dit d’aller se coucher encore plus tard, sachant qu’ils sont potentiellement même plus sensibles à la lumière que les adultes, ça pourrait exacerber un problème présent pour tout le monde, mais encore plus chez les adolescents."
Deux aspects du cerveau étudiés selon deux techniques spécifiques
Cette étude analysera deux aspects du fonctionnement du cerveau selon deux techniques spécifiques, dont l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : "On va demander à des individus de réaliser des tâches auditives tout en étant exposés à des lumières plus ou moins stimulantes pour voir ce que la lumière fait à un cerveau qui réfléchit et qui finalement n’a pas vraiment besoin de lumière pour réfléchir, mais on sait que ça va stimuler l’activité cérébrale" poursuit Gilles Vandewalle. "La deuxième technique, c’est ce qu’on appelle la stimulation magnétique transcrânienne, qui envoie des petites impulsions magnétiques sur le crâne qui vont exciter les neurones, et on peut enregistrer la réponse de ces neurones. Ça nous permet de voir comment le cerveau réagit à une petite impulsion qui est toujours la même, à nouveau avec différents contextes lumineux, pour voir si quelque chose d’aussi basique que la réaction des neurones à une impulsion varie en fonction du contexte lumineux. On va donc pouvoir étudier ce qui se passe avec quelque chose de très basique, avec l’appareil TMS (stimulation magnétique transcrânienne), et quelque chose de plus compliqué, quand le cerveau est en action en train de réfléchir avec l’appareil IRM."
L’étude est menée auprès des jeunes âgés de 15 à 18 ans mais aussi auprès d’adultes âgés de 20 à 30 ans et de 50 à 70 ans. Vous pouvez envoyer votre candidature et demander toutes les informations nécessaires à l’adresse suivante : agitude@uliege.be