La Commission européenne a rempli sa mission en adoptant dès vendredi les propositions législatives permettant de mettre en place de telles mesures (économiques). "La décision finale revient maintenant aux Etats membres", a souligné vendredi soir le président de la Commission José Manuel Barroso, tout en jugeant le paquet proposé, "efficace, bien ciblé et équilibré". "Je rappelle que ces mesures ne sont pas une fin en soi, mais un moyen de parvenir à une solution négociée et politique à la crise - ce qui reste la priorité pour l'Union européenne. J'appelle la Russie à adopter des mesures décisives pour arrêter la violence et s'engager véritablement dans un plan pacifique de discussions." Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a écrit aux dirigeants européens pour défendre une décision "qui aurait des conséquences importantes sur l'économie russe et qui affecterait modérément les économies européennes".
Ainsi le principe de non-rétroactivité des mesures dans le domaine de la défense s'appliquera - une bonne nouvelle pour la France mise sous pression par certains de ses partenaires pour la vente de navires militaires Mistral à la Russie - pour 1,2 milliard d'euros. Quant aux "technologies sensibles", elles ne concerneront que le secteur pétrolier et non gazier, "afin de garantir la sécurité énergétique de l'UE", a précisé M. Van Rompuy. Un sommet des chefs d'Etat ou de gouvernement pour donner le feu vert à ces sanctions économiques n'est pas à exclure, même si l'option qui semble favorisée serait celle d'une "procédure écrite", évitant de faire déplacer à Bruxelles les 28 dirigeants de l'UE.
Sanctions contre 15 personnes et 18 entités
L'Union européenne a également sanctionné samedi les chefs des services de renseignement russes et plusieurs responsables du Conseil de sécurité russe pour leur implication dans la crise ukrainienne, selon le Journal officiel de l'UE.
Dans la nouvelle liste de 15 personnes et 18 entités visées par un gel des avoirs et une interdiction de voyager, figurent le chef du Service fédéral de sécurité (FSB), Nikolaï Bortnikov, le chef des services de renseignement, Mikhaïl Fradkov ainsi que le président tchétchène Ramzan Kadyrov.
La Russie a réagi en déclarant que les nouvelles sanctions de l'UE visant les chefs des services de renseignement russes, en raison de son rôle en Ukraine, risquaient de mettre fin à toute coopération en matière de sécurité.
L'Union européenne "a, à proprement parler, mis en danger la coopération internationale dans le domaine de la sécurité", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, dans une réponse courroucée à la décision de L'UE.
"L'élargissement de la liste des sanctions constitue un témoignage direct du choix des pays de l'Union européenne de revenir sur la coopération avec la Russie en matière de sécurité internationale et régionale", a déclaré Moscou, citant l'aggravation des crises en Afghanistan, au Moyen-Orient, et en Afrique du Nord. Condamnant ce qu'elle a qualifié de "mesures irresponsables", la Russie a indiqué qu'elle était certaine que "de telles décisions seront accueillies avec enthousiasme par les tenants du terrorisme international". (
AFP