UberEATS va livrer des repas à Bruxelles: les services existants restent sereins

L'arrivée de UberEATS ne coupe pas l'appétit des autres services de livraison bruxellois.

© Greg Woodward

Deliveroo, Resto-In, Take it Easy... Les services de livraisons de repas se multiplient à Bruxelles. Chaque soir ce sont des milliers de repas qui passent des restaurants au domicile des clients grâce aux mollets de très nombreux cyclistes munis d'un simple sac à dos. Difficile d'y échapper, il suffit d'ouvrir l’œil, ils sont partout: "Je fais ça comme étudiante, c'est un bon moyen de faire du sport et de gagner un peu d'argent, explique Fanny. Je fais de 7 à 12 livraisons en quatre heures de travail, en fonction de la difficulté des parcours". 

Mais tous ces services, qui profitent d'un véritable boom dans le marché encore naissant des livraisons de repas à domicile, vont bientôt avoir fort à faire: UberEATS, un service de livraison de repas à domicile issu Uber, l'application tant décriée par les chauffeurs de taxis bruxellois, a lancé des offres pour des emplois à Bruxelles et l'arrivée du service américain dans la capitale ne fait donc plus beaucoup de doutes.  

Rouleau compresseur livre rouleaux de printemps

Il n'y a pas encore de date officielle mais l'arrivée de ce nouvel concurrent déjà actif dans de nombreuses villes américaines mais aussi à Paris ou Londres, c'est un véritable rouleau compresseur qui débarque et qui risque de menacer les services existants: "Nous ne voyons pas cela d'un mauvais œil, rassure Mathieu Van Lophem, general manager de Deliveroo, actif depuis 9 mois à Bruxelles et qui compte déjà un portefeuille de dizaines de milliers de clients. L'arrive de UberEATS, c'est un peu la preuve que nous avons eu raison de nous lancer ici. Le marché est porteur et a encore énormément de potentiel. Bruxelles, ce n'est pas encore comme New-York ou Londres, les gens ne pensent pas encore complètement avec leur smartphone. Je pense qu'il y a encore un retard à rattraper et que le marché est loin d'être mûr... Finalement, leur arrivée va nous pousser à encore être meilleurs et ce n'est pas une mauvaise chose". 

Du côté de  Resto-IN, autre acteur très présent à Bruxelles, le positionnement n'est de toute façon pas le même: "Si j'ai bien compris, UberEATS va plutôt jouer sur la rapidité, explique Julie Seigaert. Nous ne pourrons sans doute pas les concurrencer sur ce terrain mais par contre, au niveau de la qualité de la nourriture livrée, vu les accords que nous avons avec les restaurants que nous proposons, je pense que nous tiendrons le choc sans trop de soucis". 

Travail légal

Reste que si Uber a été si critiqué pour leur utilisation de conducteurs privés non-déclarés, qu'est-ce qui empêchera UberEATS de faire pareil? Pour Deliveroo, la loi qui taxe l'économie collaborative portée par le ministre de l'Agenda numérique Alexander De Croo (Open vld) devrait empêcher toute concurrence déloyale: "A partir du moment où les règles seront claires et précises, il ne devrait plus y avoir de problème et donc je ne vois pas où serait l'inconvénient. Tant que le cadre permet à tout le monde d'être sur le même pied", assure Mathieu Van Lophem.

UberEATS n'aura donc pas le choix. Il faudra se plier aux règles et malgré leurs moyens, leurs concurrents les attendent de pied ferme.

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