Pour redorer le blason inca, il me faut d'abord trouver un nom symbolique : "Túpac Amaru", le dernier empereur inca qui avait mené la révolte indienne face à l’oppression hispanique au XVIe siècle. Ce patronyme, désignant le "serpent royal" en langue locale, me permet ainsi de reprendre le fil de l'histoire là où elle s'était arrêtée deux siècles auparavant.
Mon soulèvement débute en 1777. Le silence du vice-roi de Lima, en réponse à mes demandes formulées dans une lettre, met le feu aux poudres. Le 4 octobre 1780, une émeute éclate dans la province de Tinta, désormais sous ma direction.
Des résultats prometteurs - comme l'abolition de l’esclavage des Noirs et la destruction des ateliers de tissage, symbole des abus espagnols - attirent de plus en plus de contestataires pour en faire un mouvement révolutionnaire de masse. Cet élan d'espoir conquiert non seulement les indigènes mais globalement tous ceux qui rêvent d'une société plus harmonieuse.
Forte de 50.000 hommes, mon armée s'écrase face aux troupes du maréchal José del Valle, en janvier 1781 à Cuzco. Les tensions opposent désormais deux camps bien distincts : les Indiens d'un côté, les non-Indiens de l'autre, permettant ainsi à la contre-offensive espagnole de gagner en puissance.