Les États-Unis et l'UE ont avancé dans leurs négociations pour tenter d'aboutir à un accord commercial, malgré le choc provoqué par le Brexit et une opposition grandissante en France et en Allemagne, ont indiqué vendredi les négociateurs à Bruxelles. "Nous sommes maintenant à un stade avancé des négociations, mais bien entendu il reste encore beaucoup de travail à faire", a déclaré le négociateur en chef pour l'UE Ignacio Garcia Bercero, lors d'une conférence de presse clôturant une semaine de discussions cette semaine à Bruxelles.
Les négociateurs de l'UE et des États-Unis avaient entamé lundi à Bruxelles le 14ème round de négociations sur l'accord de commerce et d'investissement USA-UE, dit TTIP ou Tafta, destiné à créer la plus grande zone de libre-échange du monde.
Mais le négociateur-en-chef américain Dan Mullaney a reconnu que la décision des Britanniques par référendum de quitter l'UE soulevait de nouvelles questions concernant l'accord, la Grande-Bretagne représentant 25% des exportations américaines vers l'Union européenne.
Après le Brexit, "les relations économiques et stratégiques restent fortes, mais en même temps, le retrait du Royaume-Uni du marché européen va affecter la valeur du marché de l'UE", a admis Dan Mullaney.
"Le Royaume-Uni est notre plus grand marché aussi pour les services", a-t-il ajouté, se référant à la présence américaine massive dans la cité financière de Londres.
Terminer cette année
Les deux négociateurs ont cependant maintenu l'objectif d'arriver à boucler les discussions à la fin de l'administration Obama à la fin de l'année.
"Je voudrais être clair, notre ambition est de terminer les négociations cette année", a assuré Ignacio Garcia Bercero, interrogé sur les récentes incertitudes entourant cet accord impopulaire.
"La décision du peuple britannique ne retarde en aucun cas notre détermination dans les négociations", a-t-il insisté.
De nombreux diplomates européens sont cependant de plus en plus circonspects quant à l'aboutissement de cet accord avant les élections américaines, puis celles en France et en Allemagne en 2017.
De son côté, Dan Mullaney a mis fortement en garde contre une suspension des discussions. "Cela pourrait durer longtemps pour pouvoir reprendre à nouveau des négociations", a-t-il dit.