La réunion de l’Eurogroupe ce jeudi ne part pas sur des a priori favorables. Le ministre des finances allemand Schäuble aurait peu d'espoir d’obtenir un accord avec la Grèce, le Premier ministre Tsipras refuse que l’on touche aux retraites et la patronne du FMI durcit le ton. C’est quand l’anniversaire de la bataille de Waterloo ?
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a peu d'espoir de parvenir à un accord avec la Grèce jeudi lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro, a rapporté un député allemand.
S'exprimant devant les députés de la commission des Finances du Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, M. Schäuble a dit que "rien n'était prêt pour arriver à une décision demain (jeudi)", a rapporté à des journalistes un participant à cette réunion, sous couvert d'anonymat.
Cette même source a estimé que le ministre allemand ne s'était pas exprimé "positivement" devant la commission parlementaire et ne s'imaginait pas une solution pour résoudre la crise grecque sans le Fonds monétaire international (FMI).
Créancier de la Grèce, aux côtés de l'Union européenne, le FMI, dont la directrice générale Christine Lagarde sera présente jeudi à Luxembourg, a ces derniers jours durci le ton tant à l'égard d'Athènes que des Européens.
"Y aller avec des attentes réalistes"
Lors d'un point presse régulier du gouvernement allemand, le porte-parole de M. Schäuble, Martin Jäger, a toutefois affirmé que "cela est et reste notre objectif, de faire un pas en avant" lors de cette réunion de l'Eurogroupe jeudi. Mais "nous y allons avec des attentes réalistes", a-t-il ajouté.
"L'Eurogroupe de demain ne sera peut-être pas conclusif mais il doit être utile", a pour sa part estimé le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Lors de la même conférence, son confrère Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne en charge de l'euro, a jugé que "les pré-conditions techniques" à un accord étaient là mais qu'il fallait encore "une vraie volonté politique du côté grec (...) pour arriver à la conclusion".
"Si l'Europe insiste sur les retraites (grecques) , elle devra en accepter le prix"
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a dénoncé mercredi "l'insistance" des créanciers à vouloir réduire les retraites des Grecs, mettant en garde l'Europe contre le "prix" à payer pour cette "fixation".
"Si l'Europe insiste sur cette incompréhensible fixation, si ses dirigeants insistent, il lui faudra accepter le prix de conséquences qui ne bénéficieront à personne en Europe", a déclaré M. Tsipras à l'issue d'une rencontre avec le chancelier autrichien Werner Faymann à Athènes.