Un état dépressif, de l’hyperactivité, des grosses crises de colère… Ces troubles du comportement touchent parfois les enfants. Dans certains cas, la situation peut se dégrader au point de nécessiter une hospitalisation. A Tournai, une structure d’accueil pour les 6-12 ans vient d’ouvrir au sein centre psychiatrique "Les Marronniers". C’est l’une des rares en Wallonie. L’unité des "Coquelicots" accueille une dizaine d’enfants en difficulté pour une hospitalisation de maximum 3 mois.
Derrière la porte de l’unité, un décor d’école primaire. Une jolie fresque colorée représentant des animaux. "Ce sont nos animaux totems, commente Nathalie Lenne, l’infirmière en chef du service. Quand un enfant arrive, un animal lui est attribué. Il le retrouvera un peu partout, du portemanteau du hall d’entrée à la porte de sa chambre. Ça permet un repère spatiotemporel. " Parmi les autres repères : le grand tableau de la salle principale où le programme de la journée est détaillé pour chaque jeune résident.
En général, l’enfant a du mal à verbaliser et donc il l’exprime en agissant.
Balades, jeux de société, atelier cuisine... On pourrait se croire dans un camp de vacances. Mais chaque activité est en fait un prétexte pour ouvrir le dialogue avec l’enfant. " Un enfant entre 6 et 12 ans, on ne va pas le prendre dans le bureau et lui demander de nous parler de ses difficultés, explique le Dr Laura Smout, pédopsychiatre. Il faut que ça se fasse sans que ça ne soit spécialement prévu. On parle de choses du quotidien et ça permet ensuite de délier les langues. "
Parler pour essayer de comprendre ce qui ne va pas. " Il y a plusieurs causes possibles : de l’hyperactivité, des troubles de l’attachement en lien avec l’histoire familiale, il peut y avoir des troubles un petit peu plus psychiatriques, des troubles de l’humeur… Ce sont des choses qui mettent l’enfant à mal. Et en général, l’enfant a du mal à verbaliser et donc il l’exprime en agissant. "
A peine ouverte, déjà très sollicitée
Pour aider les petits patients, l’unité des Coquelicots peut compter sur une grosse équipe : des psychologues, des infirmiers, des éducateurs, des logopèdes, des ergothérapeutes… "Ça fait du monde, mais il faut bien ça ", glisse Laura Smout.
"Il faut tout le temps les occuper, poursuit Nathalie Lenne, l’infirmière en cheffe. C’est un travail quand même relativement épuisant. "
Un travail épuisant mais bien nécessaire. Les Coquelicots, c’était le chaînon manquant dans le réseau qui œuvre pour la santé mentale des enfants et des ados. Alors à peine ouvert, le service a fait le plein. " Dans la région, il n’y avait rien qui concernait cette tranche d’âge, fait remarquer Damien Baele, le chef du projet des Coquelicots aux Marronniers. Il y en a d’ailleurs très peu en fédération Wallonie-Bruxelles. Tout ça fait que c’est déjà très demandé. "
" On s’était dit qu’on aurait des demandes pour les 11-12 ans, mais force est de constater que nous avons aussi pas mal de demandes pour des petits de 6 ans ", ajoute Laura Smout.
Pour les dizaines d’enfants qui transiteront ici, l’unité des Coquelicots ne sera qu’une étape dans le suivi. Ils seront ensuite pris en charge dans d’autres structures et avec d’autres professionnels.