Trou dans la couche d'ozone : le plus grand jamais observé au-dessus du Pôle Nord

Trou dans la couche d’ozone : le plus grand jamais observé au-dessus du Pôle Nord

© studio023 - Getty Images/iStockphoto

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Par Caroline Gillet

La couche d’ozone, c’est ce bouclier qui protège la Terre de la plupart des rayons UV que nous envoie le Soleil et qui sont nocifs pour les humains. On entend régulièrement parler d’un "trou" dans cette protection. Le fameux "trou dans la couche d’ozone" est en fait un phénomène annuel qui se produit entre les mois d’août et de novembre au-dessus du Pôle Sud et qui, chaque année, se referme après cette période.

Pourquoi et comment se forment ces trous ?
 

Les trous dans la couche d’ozone sont provoqués par les chlorofluorocarbures, ou CFC, émis dans l’atmosphère pendant des décennies via l’utilisation d’aérosols, de gaz réfrigérants (climatiseurs), des pesticides et autres solvants désormais interdits par le Protocole de Montréal, adopté en 1987. Ces CFC ont atteint la stratosphère, la couche de l’atmosphère qui se situe 10 à 50 km au-dessus de la surface terrestre. Mais ces gaz ont une très longue durée de vie (plus de 100 ans pour certains) et continuent à affecter la couche d’ozone.

En septembre 2019, les scientifiques avaient noté que le trou formé au-dessus du Pôle Sud était le plus petit observé depuis 30 ans.

Mais ici, nous parlons du Pôle Nord, et si la formation d’un trou au-dessus du Pôle Sud est quelque chose de récurrent, un trou dans la couche d’ozone au-dessus du Pôle Nord est, en revanche, un phénomène plus rare puisqu’il semble ne se produire d’une fois tous les 10 ans, approximativement (les deux dernières fois ont été constatées en 1997 et 2011). Contrairement à la situation du Pôle Sud l’année passée, l’Institut Royal Météorologique annonce que le trou qui est observé en ce moment au-dessus du Pôle Nord est le plus large des trois jamais constaté.

Comment cela se fait-il ?

Ces derniers jours, les températures observées au-dessus du Pôle Nord, à environ 20 km d’altitude, atteignent des valeurs minimales record, le vortex polaire est donc exceptionnellement fort. Avec des températures très basses, les CFC forment, avec les traces d’eau présentes à cette altitude sous forme de glace ou de vapeur, des nuages nacrés, explique l’IRM. Lorsque la lumière du soleil atteint ces nuages, les CFC présents vont pouvoir, par réaction chimique due aux UV, casser les molécules d’ozone de manière très active. Dans les semaines qui viennent, la lumière du soleil va réchauffer la stratosphère au-dessus du Pôle Nord, ce qui fera disparaître les nuages nacrés et laissera le trou dans la couche d’ozone se résorber de lui-même.

En septembre 2019, c’est justement la situation inverse qui s’est produite : les températures observées à environ 20 km d’altitude au-dessus du Pôle Sud étaient en moyenne 16°C plus élevées que la moyenne de ces 40 dernières années, soit environ -90°C. Cela a eu pour conséquence d’affaiblir le vortex polaire et donc de réduire la taille du "trou annuel".
 

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