Non, ce ne sont pas les vapeurs d'eau s'échappant de l'une des tours qui exercent un tel magnétisme. Plutôt la conjonction, en une unité de lieu, de deux particularités topographiques.
La première, une très large vue, à partir d'un bras de l'Escaut, de l'un des accès au port d'Anvers. La seconde, en contre-bas de cette longue butte, le village même de Doel, avec sa rue centrale, ses ruelles perpendiculaires, son église, son cimetière.
Des maisons aux volets clos et, pour la plupart, tagués, des jardins rendus à leur nature, sans aucun entretien saisonnier, des arbustes qui grimpent le long d'une façade ou la perforent, qui crèvent des toits.
Doel, un village-fantôme, comme dans une bande dessinée, comme dans un Western, il ne manque plus que le bruit des portes à battant d'un saloon qui claquent au vent. Et un vautour qui guette les plus faibles. Des photographes amateurs, des rappeurs, des musiciens, figent des images, y tournent des clips.