Au programme de cette table d’écoute du dimanche 17 octobre le troisième Concerto pour piano de Béla Bartok, dont les différentes versions seront commentées par Martine Dumont Mergeay de la Libre Belgique, et par deux vigoureux, passionnés, brillants pianistes, Sergio Tiempo et Alexander Gurning.
Le troisième Concerto pour piano du compositeur hongrois Béla Bartok est également son dernier, puisqu’il l’écrit l’année de sa mort en 1945. Il n’en avait d’ailleurs pas tout à fait terminé l’orchestration qui fut achevée, pour quelques mesures, par son élève Tibor Serly.
Ce troisième concerto est très différent des deux précédents, qui étaient âpres, d’une force percussive, rythmique à la fois sombre et sauvage. Ici, c’est tout différent. Beaucoup de commentateurs l’ont même qualifié de mozartien… Et parfois même critiqué comme trop édulcoré de la substance si novatrice et si puissante du compositeur hongrois en toute fin de vie.
Quoi qu’il en soit, c’est le Concerto le plus joué des trois, il fait complètement partie du grand répertoire des Concertos pour piano du XXe siècle.
Il est nettement moins difficile techniquement que les deux concertos précédents, il est beaucoup plus serein, plus mélodique même et le deuxième mouvement (il y a 3 mouvements en tout) est un bel exemple de la musique du dernier Bartok, beaucoup plus dépouillée, presque mystique.
Dans le premier mouvement, on entend très clairement cet aspect très "mélodique" de ce concerto, cet aspect "mozartien" même si bien sûr, on retrouve l’esprit magyar typique de Bartok qui, en plus d’être un pianiste extraordinaire, un compositeur majeur et révolutionnaire du XXe siècle, était aussi ethnomusicologue, à la recherche très cataloguée de mélodies et de rythmes du terroir hongrois et alentours…
Mais en effet, peu de ce qui caractérise en général la musique de Bartok : la polytonalité, la vigueur, l’ultra-vigueur motorique, rythmique qui ont tant fait la force de la musique de Bartok.
Le deuxième mouvement est noté Adagio Religioso, et le choral initié par le piano est limpide quant à la couleur méditative, très sobre de cette écriture. Le mouvement final est, lui, plus conforme à ce que l’on imagine d’un Concerto de virtuosité, un Rondo vigoureux qui termine plein d’octaves alternées.