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Trois adolescents gravement malades après avoir consommé de la MDMA à Mons : quatre jeunes devant le tribunal correctionnel

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© Pixnio - Hamilton Viana Viana - Libre d'utilisation

Par Cédric Ketelair édité par Vincent Clérin

Quatre jeunes gens sont poursuivis devant le tribunal correctionnel du Hainaut, division de Mons, pour avoir délivré de la MDMA à des mineurs de moins de seize ans, avec la circonstance que l’un adolescent a gardé de graves séquelles à la suite de cette consommation. Cette drogue, composée d’une amphétamine stimulante et consommée à des fins récréatives, était pure à plus de 93 %. Un taux létal. 

Une peine de quatre ans a été requise contre la jeune femme qui a vendu de la drogue aux mineurs. Des peines d’un an ont été réclamées contre les trois autres prévenus. Un sursis probatoire a été proposé par le parquet.

Trois adolescents malades

Le 1er décembre 2018, un adolescent est hospitalisé en urgences à l’hôpital Ambroise Paré. Son ami explique à la police qu’ils ont consommé de la MDMA chez une jeune femme. Lui aussi est malade et hospitalisé. Un autre adolescent est pris en charge, la même nuit, à l'hôpital Saint-Joseph. Ils présentent tous les trois les mêmes symptômes : sueurs, vomissements, tremblements, ...

Le premier adolescent tombe gravement malade, ses reins cessent de fonctionner, le foie est atteint. Il est emmené en urgences à Erasme à Bruxelles, en état d’insuffisance cardiaque. Le pronostic vital est alors engagé. L’ado s’en sortira, mais garde de graves séquelles. 

Selon le ministère public, les deux autres adolescents ont aussi gardé des séquelles physiques et psychologiques à la suite de cette consommation. 

Selon le substitut du procureur, "les quantités de MDMA retrouvées dans le sang des victimes étaient létales". Me Fabrice Guttadauria, qui défend la vendeuse âgée de 23 ans, précise : "cette saloperie était pure à 93 %".

Vendeuse sous mandat d’arrêt

Le 2 décembre 2018, la jeune femme qui a vendu la drogue est placée sous mandat d’arrêt. Elle avoue qu’elle vend pour l'argent. Selon les acheteurs, elle savait très bien qu’elle vendait de la drogue à des mineurs. Comme elle n’avait pas d’ecstasy, elle leur a proposé de la MDMA. 

Chez elle, les policiers retrouvent du matériel servant à la vente de drogues, ainsi que des produits stupéfiants. La jeune femme, qui a sombré dans la drogue après des drames personnels, a été libérée sous conditions en mars 2019. 

Deux autres jeunes, qui ont participé à l’achat groupé de MDMA, sont interpellés et renvoyés également dans le tribunal. Ils racontent qu’à l'époque, ils consommaient et vendaient dans le monde festif, étudiant et artistique montois. 

Depuis les faits, les prévenus ont tourné la page drogue, preuves scientifiques à l’appui. Les avocats ont demandé de ne pas hypothéquer leur avenir professionnel et social et ont plaidé des mesures de faveur, à savoir la suspension du prononcé de la condamnation ou la peine de travail. 

Un seul a demandé son acquittement, contestant être le fournisseur des autres prévenus.

 

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