Quels impacts concrets sur la santé ?
Et pour préciser l’impact de ces horaires décalés sur la santé, Myriam Kerkhofs est avec nous, docteur en psychologie, spécialiste du sommeil.
Ici, on est dans un exemple un peu extrême, un horaire totalement inversé, réveil à 23 heures, début de la journée à minuit. C’est le pire scénario pour la santé ? "Oui, je pense que c’est le pire. C’est le pire parce que, comme vous venez de le dire, on a besoin d’inverser ses rythmes. Et ça se fait à quel prix ? On n’en sait trop rien, mais il est clair qu’on cumule à la fois les effets du manque de sommeil, puisque comme le boulanger vous disait très bien, il ne va pas se mettre à dormir à 15 heures de l’après-midi pour avoir ses huit heures de sommeil, et à la fois l’impact de l’inversion des rythmes et de l’absence de lumière".
On cumule à la fois les effets du manque de sommeil, l’impact de l’inversion des rythmes et de l’absence de lumière
Pour le travail du soir aussi ?
Dans la configuration du commerce en ligne, dont on a discuté ces derniers jours au gouvernement fédéral, il s’agit plutôt des horaires jusqu’à minuit, des horaires de soirée. Est-ce déjà considéré comme du travail de nuit, là aussi il y a un impact sur la santé ? "Effectivement, tout dépend des personnes", explique Myriam Kerkhofs. "Je dirais qu’il y a des gens qui sont plutôt du soir, que vous connaissez certainement. Ce sont des gens qui aiment bien se coucher tard le soir et qui préfèrent être un peu décalés. Donc, pour ces gens-là, c’est un moins gros effort de travailler jusqu’à 22 ou 23 heures. Par contre, pour les gens normaux, disons, c’est plus compliqué, parce que si on travaille jusqu’à 22 heures ou même 23 heures, le temps de rentrer chez soi, de manger un peu, d’aller se coucher, on se couche à 2 heures du matin. Donc on décale quand même assez fort. Si on peut récupérer ces temps de sommeil sur la matinée, ça va… Mais si on a d’autres occupations, c’est plus compliqué".
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