Jusqu’ici, les enfants transgenres étaient complètement invisibilisés. Or, les experts estiment qu‘1 à 3% des personnes ont une identité de genre qui diffère du genre d’assignation. Et chaque adulte transgenre a d'abord été un enfant. Oui, ça parait évident, mais ce ne l’est pas pour tout le monde... En matière d’accueil ou de droits des plus jeunes, il n'existait absolument rien en Belgique francophone avant la naissance de Transkids, le 31 mars dernier à l'occasion de la Journée Internationale de la Visibilité Transgenre. La mission de la jeune asbl se constitue autour de trois axes : apporter un cadre bienveillant aux enfants et aux adolescents transgenres ou en questionnement ainsi qu’à leurs parents, entreprendre une mission de sensibilisation dans les milieux en relation avec l’enfance (écoles, centres PMS, mouvements de jeunesse…) et servir de plaidoyer auprès des instances publiques afin d’assurer que les enfants transgenres bénéficient des mêmes privilèges et des mêmes facilités que n’importe quel enfant.
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" Depuis qu’on est visibles dans les médias, plusieurs fois par semaine, on est contactés par des parents, des écoles ou des jeunes. Certains parents arrivent en étant très stressés et il suffit parfois d’une rencontre pour les aider. Ça les soulage de voir des jeunes qui vivent dans leur genre de destination de manière libérée ", explique Daphné Coquelle.
La visibilité de Transkids permet l’émergence de la question de la transidentité des enfants auprès du grand public mais une plus grande visibilité ne rime pas forcément avec une meilleure compréhension. " En ce moment, il est souvent fait mention de mode, comme si le fait que les personnes trans soient visibles était une mode… C’est un peu stupide ! Ce n’est pas parce que tout d’un coup, on leur permet d’exister, qu’elles n’étaient pas là avant. Il y a eu le film " Girl " qui même si on peut lui reprocher beaucoup de choses, a fait émerger le sujet auprès du grand public. " Lola vers la mer " de Laurent Micheli va sortir bientôt, le film raconte une histoire d’ado trans jouée par une ado trans. Il y n’y a pas qu’un seul parcours, il faut multiplier les histoires. Les personnes trans ne sont pas que trans, elles ont une vie remplie de passions et d’intérêts multiples comme tout le monde, leur existence ne tourne pas exclusivement autour de leur transidentité ", continue la porte-parole de l’asbl.
Noah Gottlob, membre actif de Transkids, lui se spécialise pour devenir le premier psy pour enfants en transidentité. " Pour l’instant il n’y en a pas, il y a des centres spécialisés mais c’est très médicalisé. Je ne crois pas que c’est une affaire de transphobie mais la question ne se posait pas, l’existence des enfants trans était juste complètement invisibilisée jusqu’ici. "
Même si le travail de déconstruction est encore long, la diffusion de messages positifs et d’inclusion à la manière de Sophie Labelle ou de Transkids favorisent la compréhension et la lutte contre la transphobie dans l’espace médiatique.
"Les Grenades-RTBF" est un projet soutenu par Alter-Egales (Fédération Wallonie Bruxelles) qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet cherche à donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.