Ce sont les dernières fouilles de grande ampleur prévues au Grognon avant l'aménagement de l'espace "Confluence". Des fouilles menées par les équipes des archéologues de la Région wallonne qui doivent démarrer très bientôt. Fin février ou début mars. "On nous a parlé de la date du lundi 27 février, lundi prochain, ou de début mars au plus tard. C'est encore à préciser, mais c'est imminent!", explique Dominique Bosquet de la direction archéologie du Service Public de Wallonie.
Des fouilles côté Sambre au Grognon, une première
Après plusieurs phases de fouilles sur le site (notamment de 1994 à 2000 avec ce trou béant qui a marqué les Namurois), ces nouvelles recherches auront lieu cette fois du côté de la Sambre.
Depuis les années 70, c'est la première fois que l'on creuse de ce côté. Le berceau de Namur intéresse les chasseurs d'histoire. "Le site a été occupé en continu depuis quasi 10 000 ans. Ce carrefour fluvial est une réelle mine d'or. Grâce à ces fouilles côté Sambre, on espère comprendre la sociologie de ce quartier qui vivait du commerce avec la Sambre et la Meuse à côté. On attend beaucoup de cette porte de Grognon".
Les archéologues descendront en moyenne jusqu'à 7 mètres et demi, 8 mètres de profondeur. La topographie est très marquée. "En dessous de la nappe phréatique, on espère par exemple trouver des objets en bois bien conservés, comme des barques ou des pontons".
Cinq ou six archéologues au début du chantier, puis une trentaine
Durant les premières semaines de travaux (d'ici le 13 mars environ), il n’y aura probablement pas beaucoup d’archéologie visible. Dans un premier temps, il s'agira d'évacuer le tarmac et les "morts-terrains", ces couches de recouvrement de remblais modernes qui ne devraient contenir aucun vestige.
Mais certains archéologues seront présents. "Les deux premières semaines, nous serons cinq ou six. Pour surveiller le travail des pelleteuses. Ensuite, l'équipe sera composée d'une trentaine de personnes jusqu'en août 2018. Des archéologues et des techniciens".
On arrêtera les machines en action dès que l'on pensera avoir aperçu un vestige
Même si les archéologues ne seront pas nombreux au début des travaux, ils seront en alerte dès les premiers coups de pelle."Quand les pelleteuses commenceront à creuser, on arrêtera les machines en action dés que l'on pensera avoir aperçu un vestige. Nous serons extrêmement vigilants". Mais l'archéologue responsable des fouilles le promet: pas de question de faire durer les travaux. "Nous ne retarderons pas le chantier d'aménagement du Grognon, je m'y engage. Nous travaillerons main dans la main en collaboration avec les équipes."
Un an et demi de fouilles pendant le chantier parking
La durée prévue des fouilles est liée à celle du chantier du parking sous-terrain. "Ils vont commencer à creuser maintenant, mais les vrais travaux du parking ne débuteront qu'en août. Nous par contre, nous commençons les fouilles début mars."
De mars à août 2017, les archéologues seront donc seuls sur l'esplanade. Ensuite, ils cohabiteront avec les équipes qui réaliseront le futur parking.
Ces fouilles sont d'ailleurs liées carrément à l'aménagement du Grognon. "Si il n'y avait pas eu d'aménagement, et de trou creusé pour le parking, il n'y aurait pas eu de fouilles. C'est la politique en Wallonie. On ne creuse pas juste pour réaliser des fouilles archéologiques, sauf en zone menacée ou dans le cadre de recherches universitaires", ajoute encore Dominique Bosquet.